En dépit du déficit sensible de la pluviométrie enregistrée cette année, affectant la wilaya de Guelma, avec le barrage de Bouhamdane qui est pratiquement à sec et n’est plus en mesure d’alimenter le périmètre d’irrigation Guelma-Bouchegouf, la direction des services agricoles vient de lancer la campagne de transplantation de la tomate industrielle.
Selon des membres du CWIP, Conseil wilaya interprofessionnel, les 4.500 hectares réservés à cette filière passeraient à 1.500 hectares, si le phénomène de la sécheresse persistait. En tout état de cause, il a été décidé de démarrer l’exploitation de 600 hectares situés dans les zones où l’irrigation au goutte à goutte est possible.
Nos interlocuteurs soulignent toutefois que les responsables de la wilaya de Guelma sont déterminés à surmonter ce handicap en accordant des mesures incitatives aux fellahs qui seront accompagnés pour assurer le développement de cette filière, une culture stratégique après celle des céréales. Il est primordial que la wilaya de Guelma préserve son statut de pôle régional dans ce domaine, sachant que la tomate industrielle occupe une place prépondérante dans l’agroalimentaire. L’objectif recherché vise la labellisation de ce produit, l’autosuffisance alimentaire et, à long terme, un excédent de la production à l’exportation.
La culture de piment avec un partenaire tunisien
La ferme pilote Richi Abdelmadjid, implantée dans la commune de Belkheir, à quelques encablures de Guelma, spécialisée dans les cultures céréalières et maraîchères, dispose de plusieurs atouts, réserves d’eau et moyens matériels, qui lui confèrent une place de choix au niveau national. Son directeur, Brahim Boucetta, ingénieur agronome de formation, vient de lancer à titre expérimental, en partenariat avec un Tunisien qui a fait ses preuves au niveau de la wilaya d’Annaba, la culture d’une variété inédite de piment.
Notre interlocuteur nous déclare qu’il a mis tous les moyens nécessaires pour finaliser cette opération à laquelle une superficie de 5 hectares a été affectée. M. Boucetta affirme que l’itinéraire technique de cette variété est moins onéreux que les variétés classiques puisqu’il est prévu un rendement de 450 à 500 quintaux à l’hectare et dont la récolte aura lieu fin juin, début juillet.
Il précise que ce partenariat s’inscrit dans la démultiplication des activités de la ferme qu’il dirige afin d’encourager et booster des cultures stratégiques qui procurent une plus-value à l’entité. Il annonce qu’il envisage de réserver une superficie de 20 hectares, et même davantage, si ce projet s’avère fructueux. En effet, en ce mois de Ramadhan, les prix des piments flambent et cette expérience pourrait contribuer à rendre les tarifs raisonnables. Des mesures idoines seront prises en temps opportun pour la transformation du piment qui est apprécié par la population.
Hamid Baali