Par : Berdjane Saoussene Yasmine*
Il est relativement connu aujourd’hui qu’une pratique sportive régulière diminue le risque de développement de maladies cardiovasculaires, d’obésité ou de diabète par exemple.
Mais qu’en est-il des bienfaits de l’activité physique sur la santé mentale ?
La prévalence des troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression d’une part, et le mode de vie stressant et effréné d’autre part, est en nette augmentation. En effet, ces derniers deviennent une préoccupation pour toutes les tranches d’âge.
Les nombreuses études épidémiologiques récentes témoignent de l’intérêt grandissant de l’activité physique dans les domaines de la promotion de la santé mentale. L’OMS indique que les troubles liés à la santé mentale sont au 2e rang en matière de coût et de morbidité derrière les maladies cardiovasculaires. Parmi les avenues envisagées pour répondre à ce problème, il est de plus en plus reconnu que l’activité physique, en plus de son impact démontré sur la santé physique, a des vertus psychologiques positives qui touchent plusieurs dimensions de la santé mentale par exemple : l’humeur, l’anxiété, le stress, la dépression, l’estime de soi, le sentiment d’efficacité…etc
Pour comprendre cette relation, on commence par définir La Santé Mentale qui est selon l’OMS « un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et d’une manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».
Un effet hormonal ?
L’impact du sport sur la santé mentale s’explique par un phénomène hormonal qui est l’augmentation de la sécrétion naturelle de sérotonine (hormone du bien-être) et la diminution de la sécrétion du cortisol (hormone du stress). C’est pourquoi l’activité physique a des effets antidépresseurs et tranquillisants. La pratique du sport permet donc d’améliorer l’humeur et certaines capacités fonctionnelles des gens souffrant de dépression grâce à un effet positif sur le contrôle des hormones et neurotransmetteurs affectés par cette maladie.
Des bénéfices ?
Les travaux scientifiques ont confirmé les vertus d’une séance d’activité sportive sur la santé mentale, en effets, ces résultats montrent que les effets sont comparables à la prise d’un médicament anxiolytique ou à des techniques de relaxation (une séance de natation, de yoga, de course à pied ou d’entraînement musculaire). D’autres recherches montrent qu’une marche rapide de 25 à 75 minutes sur tapis roulant à intensité modérée a un effet notable sur l’humeur, l’anxiété, les symptômes de dépression, l’espoir, la culpabilité, et l’auto efficacité.
Le contexte social dans lequel se déroule l’exercice physique, par exemple, faire partie d’une équipe sportive représente un facteur de protection contre le suicide chez les adolescents mais aussi un facteur favorisant le développement d’un esprit de travail en groupe chez ces derniers ce qui permet ainsi de mieux les préparer à la vie socio-professionnelle ultérieure.
Au-delà de ses effets sur la population générale, le sport a non seulement un effet positif sur le stress des étudiants, mais également sur leur satisfaction corporelle et leur niveau d’estime de soi, en effet, les réponses aux questionnaires donnés aux étudiants ont permis de démontrer que la pratique sportive leur procure un sentiment de productivité majeure qui les motive à accomplir davantage de tâches durant leurs journées.
Le sport permet également aux enfants et particulièrement les plus vulnérables d’entre eux d’évacuer l’angoisse, apprendre la discipline et le respect d’autrui et des règles, gérer leurs frustrations et de surmonter un quotidien difficile.
Dans l’ensemble, ces différentes études mettent en lumière que la pratique de l’activité physique a un pouvoir de distraction devant les difficultés vécues, a un pouvoir de développement du sentiment d’efficacité et de l’estime de soi, qu’elle a un pouvoir énergisant qui augmente les capacités de résistance physique et psychologique devant les difficultés et un effet favorable sur le plan psycho-physiologique, s’ajoute à cela le contexte social qui participe au développement socio-professionnel des individus. Pour toutes ces raisons, il est donc nécessaire d’encourager toutes les composantes de la population à intégrer une activité physique dans leur quotidien.
Vice-présidente du club Averroès Faculté de médecine de Annaba*