Par : A.A
Quel serait, en fait, le sort des terrains, squattés des années durant par les ex-résidents des bidonvilles ? Après chaque opération de relogement, cette question refait surface. Le suspense est total du côté des autorités locales dont le souci majeur a toujours été le moyen de se débarrasser, le plus tôt possible, des sites recensés par les services municipaux. Certes l’urgence est là, mais elle est également dans une projection qu’il faudra faire sur les projets qui devraient être lancés sur ces terrains récupérés. Il s’agit, en d’autres termes, d’un sens d’anticipation qu’on est appelé à développer et ne plus se contenter de subir les circonstances d’une conjoncture. Il s’agit, aussi, d’être ferme dans ses décisions afin que les erreurs du passé ne se reproduisent plus. Et, si le chiffre des bidonvilles à Constantine a atteint ce seuil, c’est aussi à cause d’une mauvaise gestion de ce brûlant dossier par tous les responsables qui se sont succédés sur la ville. Malgré les relogements, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, depuis de longues années, le nombre des résidents des bidonvilles n’a jamais, ou presque, baissé ! Depuis plusieurs années que l’on évoque le nombre des bidonvilles à Constantine, 11.000 en l’occurrence. Et la problématique n’a jamais été, en fin de compte résolue, comme si on assistait à une reproduction de ces bidonvilles qui ont fini par défigurer cette ville millénaire. Des bidonvilles qui ont pris, au fil des années, les proportions d’un phénomène social. Des hommes et des femmes ont grandi dans ces baraques de fortune. Dans ces taudis, il est difficile de parler de développement normal de la personne humaine. D’où l’explication des maux sociaux, la drogue et la prostitution entre autres, marquant souvent ces lieux de misère humaine. D’où l’urgence d’ailleurs d’éradiquer le phénomène à ses racines en optant judicieusement pour une stratégie visant à redorer le blason terni d’une ville. ‘’Et peu importe, le projet à adopter, l’essentiel est de libérer ces terrains et ne plus laisser d’autres venir les occuper’’, a tenu à dire cet homme, un septuagénaire habitant la Vieille Ville.