Par : Bouchra Naamane
Plusieurs dizaines des sapeurs-pompiers dépendants de la direction de la Protection civile de la wilaya d’Annaba, à l’instar de leurs collègues à travers le territoire national, ont investi le terrain, dans la matinée d’hier, pour réclamer une « justice sociale ».
« Nous sommes de loin des personnes à problèmes, mais nous en avons marre, Plusieurs d’entre nous se trouvent contraints d’opter pour une fonction supplémentaire pour subvenir aux besoins financières de leurs familles. Comment osent-ils octroyer une prime de 900 DA à une personne qui encourt la mort quotidiennement pour sauver des vies » déplore un sapeur-pompier.
C’est devant le siège de leur direction qu’ils ont choisi d’exprimer leur colère. Tous en uniformes, les soldats du feu ont décidé de sortir de leur mutisme pour dénoncer la marginalisation qu’ils subissent depuis des années, en dépit de tous les efforts qu’ils déploient et les sacrifices qu’ils consentent quotidiennement pour être à la disposition de toute personne ayant besoin d’aide et en dépit du professionnalisme dont ils ont toujours fait preuve.
La liste des revendications du personnel est longue, claire et précise et l’augmentation du salaire de base du personnel figure en tête de liste. Ils réclament que le salaire de base qui se trouve bloqué à 15.600 DA augmente pour atteindre les 24.000 DA. L’octroi de la prime de contagion constitue également une des revendications principales, étant donné les dangers et les diverses maladies infectieuses auxquels ils sont quotidiennement exposés lors de leurs interventions quotidiennes. En effet, plusieurs revendications ont porté sur le système de l’attribution des primes qui doit être sérieusement révisé et actualisé pour qu’il soit un tant soit peu compatible avec les conditions de travail actuelles. Les contestataires revendiquent également la mise en place d’un système de promotion en passant par le concours professionnel, tel que défini dans les statuts.
En dépit de la mobilisation de la majorité du personnel, le sit-in des sapeurs-pompiers n’a duré que quelques minutes avant qu’ils ne rejoignent leurs postes pour accomplir leur mission vitale, ce qui dénote un signe révélateur d’un sens élevé du professionnalisme et de la responsabilité.
La valorisation de cette profession ne doit surtout pas se limiter aux discours tenus par les hauts responsables de l’Etat à chaque occasion qui se présente, les personnels de la Protection civile demeurent dans le besoin de conditions de travail dignes. Ainsi, satisfaire ces revendications, qui sont, le moins que l’on puisse dire, légitimes et aisés, constitue une véritable nécessité. Il convient de préciser que ce sit-in a été précédé d’une protestation semblable qui a été tenue la semaine dernière. Les protestataires nous ont révélés que cette action figure dans une longue liste de mouvements programmés, au cas où les responsables continueront à ignorer le malaise qui ronge les pompiers et le feu qui couve ne pourra être éteint que par la satisfaction des revendications formulées.