«SDF, El Moutacharida», intitulé d’un monodrame qui met à nu les travers de la société, a été présenté, lundi au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA), dans le cadre de la programmation des spectacles hors compétition du 16e Festival national du Théâtre professionnel (FNTP).
Ecrit et mis en scène par Ahmed Hichem Gandi et rendu par l’époustouflante Fatiha Tahri, «SDF, El Moutacharida» (Sans domicile fixe) donne la parole, devant un public relativement nombreux, à Ghania, une femme sans ressources vivant dans l’errance et la précarité, qui devient, le temps d’une heure de spectacle, témoin de son temps et de sa cité.
Entamant son spectacle depuis la rue, passant par le Commissariat du 16e FNTP au deuxième étage du TNA, où elle est allée, tout en interprétant son rôle de vagabonde, inviter les gens à venir assister à son spectacle, Ghania, va mettre à nu tous les travers de la société en passant en revue dans une série de tours d’imitations brillamment menés et réussis plusieurs personnages représentant un microcosme social.
Du chien, de Si Saber et sa fille Warda, qui la persécute pour lui prendre son pot de yaourt, à Zoubir l’éboueur, puis, la jeune fille et son père ventripotents, le religieux, ou encore Messaouda la sourde-muette, entre autre, Ghania va révéler toutes leurs tares et montrer la double vie des uns, l’hypocrisie et les mensonges des autres.
Vivant dans la difficulté et la détresse absolues, Ghania s’estime malgré tout, heureuse dans son errance et ses accoutrements de vagabonde, car «elle ne doit rien à personne et encore moins à la société».
La scénographie, également œuvre d’Ahmed Hichem Gandi, a consisté en un éclairage judicieux et quelques accessoires, sacs de poubelles, vieux seaux en acier abandonnés, couffin déchiré et quelques détritus qui jonchent le sol, lieu de vie de Ghania qui a occupé, par un jeu précis et plein, tout l’espace scénique de la salle annexe, Hadj-Omar du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA).
Fatiha Tahri a commencé la pratique du 4e Art en 2007, enchaînant les spectacles avec son conjoint Ahmed Hichem Gandi qui, lorsqu’il n’est pas dans la direction du spectacle, écrit et adapte des textes pour les interpréter en groupe avec d’autres comédiens, à l’instar de Larbi Gaoui qui s’est occupé, cette fois-ci, de l’éclairage et du son.
Fatiha Tahri compte à son actif plusieurs distinctions nationales et internationales, dont le Prix de la «Meilleure interprétation» au Festival national universitaire du monologue à Oued Souf et au Festival culturel national de Tindouf.
Le monodrame «SDF, El Moutacharida» est produit par l’Association Boudarga d’El Bayedh.
Par : R. C.