Abdelkader Djellaoui, wali d’Annaba, a présidé, hier, en présence des directeurs de l’Urbanisme et des Domaines, des représentants des bureaux d’études URBAN et du Centre national des études appliquées en urbanisme (CNERU) ainsi qu’un membre du Secrétariat général. Cette rencontre, dont l’ordre du jour comportait notamment les différents types d’aménagements concernant le nouveau pôle urbain Boukhadra 03.
L’autre point débattu est celui de l’étude des plans d’occupation des sols (POS) d’Annaba centre, Champ de Mars, Tabacoop, Tamzani et Sidi Aissa2. Selon les spécialistes, «le POS est la pièce centrale du dispositif de régulation urbanistique. Il constitue un document technico-juridique qui conforte et accompagne la dynamique urbaine. C’est une sorte de charte législative du partage du droit à la ville entre citadins». Concernant l’étude du plan d’occupation des sols de Sidi Aissa2, le chef de l’Exécutif de la wilaya a donné ses instructions pour accélérer le processus et préparer un planning pour les différentes étapes ne dépassant pas les six mois.
Il a ainsi convié la société civile à la participation et à la concertation pour la mise en œuvre de ce plan, une démarche qui ne pouvait pas être ignorée. Car, Sidi Aissa, est l’exemple même de l’anarchie urbanistique où des réserves à la pelle sont constatées. La délivrance des permis de construire, du plan d’occupation du sol et le respect des normes de construction sont renvoyés aux calendes grecques.
Vue sur mer et pieds dans la gadoue
Un site convoité de par sa position géographique, le moins que l’on puisse qualifiée de stratégique. La vue sur mer proposée par des promoteurs immobiliers véreux offrant des logements à prix d’or. Malheureusement, soumise à une politique opaque, tant sur le plan d’implantation que sur le nombre d’étages, le design qu’offrent ces promotions, est aussi hideux que repoussant. Une désolation reflétant le désordre qui donne la désagréable impression d’une cité livrée à elle-même, victime de ces prédateurs sans scrupules. Aujourd’hui, Sidi Aissa est malade de son urbanisme. Se sachant plus que jamais concerné à faire respecter les lois de la République, le wali d’Annaba semble confronté à d’immenses problèmes de développement urbain (urbanistiques et autres…).
M.Djellaoui a insisté sur l’importance de réviser, rapidement, le plan d’occupation des sols (POS) à Sidi Aissa2, avec un délai maximal de 6 mois, tout en intégrant la participation de la Société civile dans ce processus.
Cette initiative s’inscrit dans une vision globale ambitionnant à moderniser et à améliorer la qualité de vie des autochtones d’Annaba. Le wali a souligné l’impératif d’une collaboration étroite entre les autorités locales, les experts en urbanisme, et les citoyens pour garantir un développement équilibré et inclusif.
Les riverains, enfin impliqués
Il est également important de rappeler que les résidents de la cité ont déjà exprimé leur opposition à cette vague de promotions immobilières aux autorités locales par le passé, obtenant ainsi gain de cause. Ils ont fait savoir qu’ils ne s’opposent pas à la construction, mais demandent le respect des règles, notamment la préservation de la vue, de l’ensoleillement, et l’évitement d’obstruction des balcons et fenêtres.
Un architecte souligne que, en cas de privation de vue due à une surélévation, le voisin peut demander un recours pour interrompre les travaux, même si le permis de construire a été délivré. Les résidents craignent de voir leur quartier subir le même sort que d’autres zones où de belles villas ont été démolies pour être remplacées par des bâtiments en violation des règles de construction.
L’avènement de la révision des POS dévoilera, à coup sûr, les nombreuses contraintes et règles de constructibilité et permettront aux pouvoirs publics de prendre des mesures radicales.
Par : A.Ighil / I.N