Une étude publiée le 19 janvier 2022 dans « The Lancet » conclut que les bactéries résistantes aux antibiotiques avaient causé près de 1,3 million de décès dans le monde en 2019 et seraient impliquées dans près de 5 millions de décès, dépassant le sida et le paludisme.
Les antibiotiques sont des substances chimiques, naturelles ou synthétiques qui ont une action spécifique ou généralisée sur les micro-organismes notamment les bactéries. Ces molécules luttent contre les bactéries de deux manières : Bactéricides ; capables de tuer les bactéries ou Bactériostatique qui limitent leur prolifération.
Ces médicaments présentent notre seul issu face aux infections bactériennes. Mais dans multiples cas ils se trouvent inefficaces face à certaines affections à cause du développement d’une résistance bactérienne ce qui menace notre santé et rends nos armes thérapeutiques de plus en plus limitées.
Développement de la résistance bactérienne et risques
Certaines espèces bactériennes peuvent être « naturellement » résistantes à un antibiotique ou à une famille d’antibiotiques. Mais il existe un autre type de résistance plus préoccupant : c’est la résistance acquise, c’est-à-dire une apparition de souches résistantes qui étaient sensibles auparavant par le biais des mutations ou un transfert du patrimoine génétique -appelés les plasmides- provenant des autres souches résistantes. Par conséquent, les bactéries échappent à l’action des antibiotiques par inactivation enzymatique de ces derniers par exemple, et donc une inefficacité thérapeutique.
De plus, ces médicaments risquent de perturber la flore bactérienne protectrice de l’Homme, laissant place à l’installation des infections opportunistes digestives, urinaires, vaginales ou pulmonaires.
Ces deux complications sont dues principalement à une consommation anarchique des antibiotiques, soit par automédication, syndrome grippal par exemple, ou un non-respect de la durée et la posologie du traitement.
Comment prévenir les risques sus-cités ?
Il faut d’abord prévenir les infections par une bonne hygiène personnelle (hygiène bucco-dentaire, désinfection de plaies par exemple), alimentaire, environnementale, respect du calendrier vaccinal et vaccination de ses animaux pour limiter la transmission des bactéries résistantes, comme non résistantes.
Aussi, Ne prendre un antibiotique qu’après sa prescription par votre médecin et une fois l’antibiothérapie est entamée, il est impératif de respecter sa durée et sa posologie ; car le bon usage des antibiotiques, c’est la bonne indication, la bonne molécule, la bonne dose et la bonne durée de traitement.
Par ailleurs, les praticiens de santé réclament constamment la nécessité d’une réévaluation des lois permettant ou interdisant le citoyen d’obtenir des antibiotiques sans ordonnance mais cela reste insuffisant, si on ne l’associe pas à une sensibilisation active et continue de la population générale.
Par : Sarra Chergui*