Hier matin, les sidérurgistes du complexe Sider El Hadjar, notamment ceux de l’aciérie à oxygène n°1, ont exprimé leur ras-le-bol dans un mouvement spontané de protestation pour une augmentation des salaires. Voulant étouffer la contestation, le secrétaire général du syndicat d’entreprise ainsi le représentant de l’union locale, selon certains témoins, ont été chassés de l’atelier par les travailleurs de l’aciérie. Cette occasion a permis aux travailleurs de tous les ateliers de fixer la date du 19 mars prochain pour un débrayage d’envergure pour réclamer une revalorisation salariale tant réclamée par les sidérurgistes.
Contacté par nos soins, l’un d’eux, excédé nous dira ; « Le nouveau syndicat, élu depuis près de deux mois, n’a pas tenu sa promesse de se mettre autour d’une table et de négocier les salaires et de revoir la convention collective avec la direction ». Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, le complexe Sider El Hadjar fait face à d’énormes difficultés financières et une approche qui permet d’atteindre les objectifs économiques est restée vaine. Devant cette situation chaotique, le complexe Sider El Hadjar a reçu la visite, durant plusieurs semaines, d’une commission d’enquête de la présidence de la République. Selon certaines indiscrétions, la gestion de l’entreprise comme celle des œuvres sociales sont passées au peigne fin.
Il a été constaté un manquement grave à la législation en vigueur dans la gestion des œuvres sociales. Le comité de participation, en fin de mandat, n’a été renouvelé que plusieurs mois plus tard, ce qui a valu une mise en demeure par l’inspection du travail. Devant cette situation, l’ancien président du CP, élu aux dernières élections SG du syndicat d’entreprise, a été auditionné par les inspecteurs de la présidence de la République, mais rien n’a filtré sur le contenu de la rencontre. La démission de Salim Labatcha, le désormais ex-secrétaire général de la centrale syndicale UGTA coïncide étrangement, diront certaines mauvaises langues, avec le débat à l’assemblée nationale sur la nouvelle loi relative à l’exercice du droit syndical.
À l’annonce de cette loi, plusieurs syndicats considèrent que, dans ce nouveau texte, plusieurs abus et autres faveurs ont été éliminés. Il en est, entre autres, du détachement des employés dont les salaires seront pris en charge par des cotisations du syndicat et non plus de l’employeur. Il y a aussi la réduction à deux mandats. Pour certains observateurs, cette loi va, à coup sûr, assainir le monde du travail si la mouture de loi passera telle qu’elle.
Par : A.Ighil