Par : A.Ighil
Le processus d’assainissement du foncier destiné à l’investissement local par la récupération de milliers d’hectares non exploités au niveau des zones industrielles et zones d’activités, a connu une certaine lenteur dans la wilaya de Annaba, à l’exception d’une centaine de dossiers d’investisseurs, détenteurs d’assiettes foncières depuis 1995. Pour certains qui n’avaient pas concrétisé leurs projets, leurs dossiers ont été transférés à la justice par les services de la direction des Domaines de la wilaya d’Annaba. Une procédure qui entre dans le cadre de la récupération du foncier industriel détenu par des pseudo- investisseurs défaillants dans la réalisation des projets fictifs et ne respectant pas le cahier des charges au titre de droit de concession. En outre, le tribunal administratif relevant de la Cour de justice d’Annaba avait statué sur quelques dizaines d’affaires contre de faux investisseurs. Des jugements ayant trait particulièrement à l’annulation donnant lieu à la récupération définitive de 52 assiettes foncières dont les bénéficiaires ont violé leurs engagements contractuels. Ces terrains récupérés représentent une offre foncière qui serait cédée aux vrais investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers, porteurs de projets utiles et créateurs de richesses et d’emplois.
Certaines organisations patronales sont unanimes pour mettre un terme au phénomène de la spéculation qui a pris de l’ampleur au détriment de l’investissement, à travers l’application de l’instruction du haut du sommet de l’État, afin de récupérer toutes les assiettes foncières attribuées, mais non exploitées à ce jour. Des terrains situés en zones industrielles, dont les propriétaires ont bénéficié d’actes de concession, tandis que d’autres, ils ont changé de main. La wilaya d’Annaba a été longtemps sous l’emprise de la mafia du foncier. Depuis plusieurs années, des dizaines d’hectares du domaine public ont été spoliées devant l’indifférence des autorités locales. Aujourd’hui, Annaba est ceinturée par plus de 22.000 bidonvilles cédés à coup de millions à des prétendants au logement social. Et la bidonvilisation de plusieurs communes de la wilaya se poursuit dans un rythme effréné et a pris des proportions démesurées. Le trafic du foncier a également touché le littoral qui défigure la façade maritime.
Des promoteurs immobiliers ont dénaturé l’aspect urbain de la cité en érigeant des tours de plusieurs étages. Quant à l’investissement industriel, la wilaya d’Annaba possède quatre zones industrielles et six zones d’activités fonctionnant au ralenti, dont la plupart des terrains sont en l’état ; les propriétaires ont clôturé les parcelles sans plus. Ces zones industrielles peinent à offrir toutes les commodités, à l’image de la zone industrielle de Ain Syed dans la commune d’Ain Berda, qui n’est toujours pas alimentée en énergie électrique. À vrai dire, les véritables investisseurs ne se poussent pas au portillon de la wilaya de Annaba.