Seize ans sont passés après le lancement, en 2007 en l’occurrence, du projet d’extension du centre anti-cancer du CHU de Constantine Dr Benzerdjeb, et les travaux ne sont toujours pas achevés, au grand dam des malades. Lors de sa visite, avant-hier au chantier, le wali de Constantine n’a pas du tout caché sa colère du taux d’avancement et surtout de la qualité des travaux réalisés jusqu’alors. Sur un ton menaçant, il s’est adressé aux responsables concernés par les travaux d’extension de ce centre.
Une mise en demeure devrait être notifiée par les services concernés, en application des directives du wali, à l’entrepreneur chargé des travaux. Un délai de quinze jours a été donné à l’entreprise afin de passer à un autre stade de la réalisation du projet. La cadence du travail est loin des objectifs escomptés, a-t-il tenu à rappeler. En fait, ils sont nombreux les entrepreneurs qui se sont succédés sur ce projet sans pour autant l’achever. Des D.G ont été démis de leurs postes suite aux tergiversations ayant marqué, des années durant, ce projet titanesque, ironise un médecin spécialiste de l’hôpital.
Face à ce retard « inexpliqué », les malades sont soumis à un véritable dictat. Ils doivent tout simplement passer par les autres centres de la région, de l’hôpital de Batna, entre autres, pour se faire soigner d’une tumeur. En seize ans, sous d’autres cieux bien entendu, beaucoup de choses auraient été réalisées et avec la qualité souhaitée. Malheureusement, dans notre pays, il faut toujours du retard dans la réalisation d’un projet de construction ou autre. Le retard, tout porte à le croire, dans ce projet semble s’installer pour devenir, effectivement, une « spécialité typiquement algérienne ».
Ces retards que le contribuable continue de payer de sa « poche » la réévaluation des coûts des matériaux de construction, qui ne cessent de prendre de l’altitude. De toute manière, la situation du projet d’extension du CAC de Constantine est l’exemple parfait dudit constat. Elle résume, en clair, tout le marasme dans lequel est plongé le secteur de la Santé en Algérie. Et c’est toujours le malade qui subit les conséquences d’une gestion, le moins que l’on puisse dire, approximative, pour ne pas dire plus.
Le temps est venu pour que chacun assume ses responsabilités, et que l’on en finisse avec ces faux arguments et ces excuses, proches du mensonge, pour justifier l’injustifiable. Une chose est sûre, Ahcène Brania, l’actuel D.G du CHU a, certainement, du pain sur la planche.
Par : A.A