Par : Amar Ait Bara
L’affaire en appel du directeur de l’agence BEA 44 (banque extérieure d’Algérie), a été rejugée hier dimanche au niveau de la cour pénale d’Annaba. Ayant écopé en première instance de 18 mois de prison ferme pour les charges retenues contre lui, confortement à la nouvelle loi relative à la lutte contre la corruption. En effet, l’accusé, M-A, 45 ans, est accusé d’avoir fait bénéficier indument un client de cette banque, de 1,5 milliard de centimes. Le mis en cause a procédé à des versements virtuels au profit d’un homme d’affaires d’origine égyptienne, D-C-C, durant la période de la pandémie, au début du 1er trimestre, plus exactement à partir du 16 mars 2021. Il est reproché à l’accusé d’avoir effectué des versements virtuels dans le compte de son acolyte qui estime, devant la cour, que ces opérations comptables sont légales.
Selon la défense, la totalité du montant a été restituée à la banque qui s’est constituée partie civile, puisque ce cadre, indélicat, utilisait un mot de passe appartenant à une collègue pour faire jouir son complice de l’argent illégal avec une grande facilité.
Devant les juges, l’accusé principal se défendait en insistant sur la traçabilité des virements au bénéfice de D-C-C. Deux expertises comptables ont été diligentées à l’époque par la direction régionale de la BEA Annaba, ainsi que celles de la direction centrale de comptabilité d’Alger. A ce moment, le client a été invité par les services de l’inspection régionale de cette même entité de rembourser le montant détourné. Chose qui a été faite. Ce cadre banquier, gestionnaire de l’agence BEA44, qui comparaissait en détenu, n’a pas nié les faits, mais a insisté sur la légalité des opérations effectuées qui obéissaient à la procédure d’usage.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République explique l’illégalité de ces opérations et le préjudice causé aux caisses de l’Etat. Il fait cas de détournement et surtout de corruption au profit d’autres personnes. Le collectif de la défense, composé de 5 avocats, a plaidé non coupable et demandé l’acquittement de leur client. Mis en délibérations, le verdict a été reporté au 4 décembre prochain.