Par : Adam S
Deux importantes infrastructures portuaires de pêche ont été réalisées à Jijel. Sauf que l’une, implantée à El Aouana, tarde encore à être mise en service, en raison de certains aménagements, et l’autre, réalisée à Oued Zhor, demeure au cœur d’une polémique au sujet de son appartenance à Jijel…ou à Skikda ! D’abord, le port de pêche et de plaisance d’El Aouana, à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Jijel, continue de faire parler de lui. Si les travaux de réalisation ont été achevés après un énorme retard, quand on sait qu’ils ont été lancés en 2008, cette importante infrastructure attend toujours d’être mise en service. Pour cela, il reste encore à achever des travaux de clôture et de délimitation, dont le taux d’avancement a atteint 55%. Cette opération englobe également la construction d’un mur de soutènement pour canaliser les eaux pluviales et la mise en place d’une digue de protection qui ont atteint un taux d’avancement de 90%. D’autres travaux liés à l’aménagement du site restent encore à achever avant la mise en service de ce port. Réalisé dans l’objectif de renforcer l’activité touristique et de pêche dans la région, cette infrastructure portuaire est considéré comme un atout pour ces deux secteurs. Ce port est implanté sur des superficies du plan d’eau et du terre-plain de 8 et 5 ha respectivement. Ses jetées Ouest et Est s’étendent sur 366 et 348 m linéaires pour un tirant d’eau de 8 m. Sa capacité d’accueil peut atteindre 210 embarcations, dont 140 entre voiliers et plaisanciers, et 70 autres réservées aux chalutiers. Dans un déplacement sur les lieux pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux en cours, le wali, Abdelkader Kelkel, n’a pas manqué de rappeler l’importance de ce port à vocation de pêche et de plaisance, qui est le deuxième à être réalisé en Algérie, après celui de Sidi Fredj. Le chef de l’exécutif a d’ailleurs insisté sur l’achèvement dans les délais des travaux au niveau de ce port en le dotant des commodités les plus indispensables et des espaces verts dans les aménagements prévus. Il a également fait part de la projection de création de trois pôles touristiques englobant la plage de Kotama jusqu’à Tassoust, ainsi qu’un pôle à Jijel-ville et le dernier entre El Aouana et Ziama Mansouriah. Par ailleurs et, à une question relative au port de pêche d’Oued Zhor, implanté sur le territoire de la commune d’El Milia, à l’extrême Nord-est de la wilaya de Jijel, qui continue de faire couler beaucoup d’encre de par cette histoire rocambolesque de son attribution à la wilaya de Skikda, le wali a qualifié cette affaire d’une erreur juridique à corriger. Au cœur d’une polémique depuis que sa réalisation a été confiée à la DTP de la wilaya de Skikda, ce port est revenu à cette dernière au grand étonnement de la population de la wilaya de Jijel. C’est sur instruction d’Ouyahia, alors Premier ministre, que son exploitation a été confiée à la wilaya de Skikda. Profitant d’une tournée électorale dans la région en 2017, l’ex-Premier ministre, dans un élan populiste, avait décidé que ce port soit attribué à Skikda. S’étalant sur une superficie de 2,9 ha, cet abri de pêche a une capacité d’accueil de 62 plaisanciers, 60 petits métiers et 50 sardiniers. S’il profitera, une fois mis en service à l’activité de pêche dans cette région limitrophe entre Jijel et Skikda, il est toujours au centre d’une polémique, d’autant qu’il est implanté sur un territoire relevant de la commune d’El Milia, plus exactement à Oueld Djaballah, dans la région de Beni Ferguene. C’est à ce titre que des démarches sont en cours pour réparer l’injustice d’Ouyahia, commise à des fins purement électoralistes au détriment d’une région qui se voit priver de la gestion d’un bien qui lui revient de droit.