Par : Hamid Baali
En dépit des déclarations rassurantes des responsables du ministère du Commerce, quant à la disponibilité des produits alimentaires à la veille du mois sacré du Ramadhan, la situation ne cesse d’empirer au fil des jours au grand dam des familles de condition modeste. De toute évidence, c’est l’huile de table, très prisée par les maîtresses de maison, qui s’illustre par sa rareté et sa disparition des étals des magasins et grandes surfaces. Des citoyens se sont rapprochés de Le Provincial pour tirer la sonnette d’alarme et interpeller les autorités locales, dont la mission est de répondre aux légitimes préoccupations de la population qui s’estime marginalisée, voire abandonnée ! Ammi Mohamed, octogénaire et cadre retraité de l’éducation nationale, à bout de nerfs, nous déclare : ” Je suis à la recherche de l’huile de table depuis une dizaine de jours et dès qu’un arrivage est annoncé dans une supérette, je me précipite pour acheter ce produit vital qui manque à mon épouse. Hélas ! Je découvre des rayons vides comme si un tsunami avait soufflé dans ce centre commercial ! Je me serai contenté d’une bouteille de deux litres et je déplore que des quidams ont raflé tout le stock ! A mon âge, je suis dans l’obligation de sillonner la ville pour tenter d’acquérir ce produit ! “.
Son voisin Djamel, un sexagénaire, poursuit : ” Est-il concevable de permettre la vente de 4 à 5 bidons de 5 litres d’huile de table à une seule personne ? Des commerçants ne font rien pour atténuer cette pénurie qui prend de l’ampleur et les contrôleurs de la DCP doivent opérer des descentes inopinées à toute heure de la journée et sanctionner sévèrement ceux qui ne respectent pas les lois de la République ! Personnellement, j’ai assisté à des scènes inédites au cours desquelles des clients se bousculaient, se querellaient au mépris des règles sanitaires dans le cadre de la lutte contre la covid-19, pour emporter plusieurs bidons et bouteilles d’huile de table ! Des commerçants n’ont pas hésité à vendre un bidon d’huile Fleurial de 5 litres taxé à 980 dinars contre la somme de 1.200 dinars ! L’huile conventionnée par les pouvoirs publics, cédée à 600 dinars le bidon, est prisée pour son prix abordable, mais elle demeure introuvable ! “.
D’autre part, la semoule indispensable pour la confection de la galette pendant le mois sacré, se raréfie au niveau des grandes surfaces, des magasins et points de vente. Taxée à 4.000 dinars le quintal, elle est écoulée à 500-600 dinars le sac de 10 kg et ce, en fonction des marques des minoteries. Les supérettes semblent plus disciplinées et plus honnêtes, car selon nos interlocuteurs, celle qui est en face à la mosquée El-Qods, respecte la tarification officielle à savoir 1.000 dinars le sac de 25 kg et 400 dinars celui de 10 kg. Néanmoins, la quantité exposée est écoulée très rapidement et des clients repartent déçus et bredouilles. La wilaya de Guelma est confrontée à une crise latente causée par l’indisponibilité des produits alimentaires de consommation courante. Un climat de panique s’est déjà emparé des familles qui ne savent plus à quel saint se vouer pour sortir de cette galère. Le lait en sachet est pratiquement introuvable dans les épiceries et crèmeries du chef-lieu de wilaya et cette situation encourage certains commerçants à imposer à leurs clients un sachet de lait cru de vache taxé à 75 dinars contre l’achat de deux ou quatre sachets de lait pasteurisé. Le mois de carême s’annonce difficile aux consommateurs qui devront ” batailler ” chaque jour pour faire leurs emplettes. Les viandes blanches sont devenues inabordables aux familles modestes puisque le kg de poulet est passé de 210 à 400 dinars pour des raisons peu convaincantes et c’est pourquoi les autochtones ont décidé de les boycotter afin de ramener à de meilleurs sentiments les aviculteurs et les bouchers.