Dans une visite de travail et d’inspection effectuée sur les sites des différents projets de promotions immobilières dans la cité Bouguentas, relevant de la commune d’Annaba, le chef de l’exécutif local a insisté sur l’importance d’éviter le modèle des « cités dortoirs » réalisées dans la localité de Sidi Aissa, El Fakharine et Valmascort.
Ce sont en effet plusieurs dizaines de promotions immobilières prestigieuses qui ont constitué une toute nouvelle cité prête à accueillir plus de 15.000 habitants. Or, lors de ladite visite, le wali d’Annaba a constaté le manque flagrant des terrains destinée à abriter les équipements publics, à l’image des établissements scolaires, des établissements publics de santé de proximité, des stations de transports urbains mais notamment, un siège de la sécurité qui s’avère primordial dans une cité implantée à 5 kilomètre du centre-ville d’Annaba. En effet, seulement 4 lots dont la surface est estimée à 10.000 m² ont été réservés pour abriter les équipements publics en question. Une surface qui s’avère loin d’être suffisante pour accueillir les établissements nécessaires permettant d’assurer le confort et la sécurité des habitants. Ainsi, M. Djamel Eddine Berrimi a programmé une réunion regroupant la totalité des promoteurs immobiliers ayant réalisé leurs projets au niveau de ladite cité pour trouver une solution adéquate au problème.
Sidi Aissa et Bouguentas, la même source du problème
S’adressant à un promoteur immobilier, présent lors de ladite visite, ce dernier a expliqué que les lots ayant abrité la totalité des promotions immobilières ont été acquis auprès du propriétaire du terrain M. Layachi. En effet, après avoir obtenu le terrain, ce dernier a procédé au lotissement et à la vente de ce terrain et ce, après avoir obtenu un permis de lotir auprès des autorités locales qui ont approuvé son plan de lotissement. Ce plan devrait garantir l’aménagement des terres de manière ordonnée, en assurant que les infrastructures et les services municipaux adéquats seront mis en place.
C’est donc à la direction de l’urbanisme ainsi que la municipalité de la commune d’Annaba de s’assurer que toutes les conditions préalables soient garanties pour délivrer le permis de lotir.
Que disent les connaisseurs du secteur ?
Contacté par Le Provincial, M. Ahmed Nahal, chef de département d’architecture à l’université Badji Mokhtar d’Annaba, nous explique que : « Au départ, une zone urbaine doit faire partie d’un périmètre urbain, C’est-à-dire qu’elle doit être inscrite dans le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU). Ce dernier est divisé en plan d’occupation des sols, POS, qui décrit la matière réglementaire de chaque terrain », explique notre interlocuteur avant d’insister sur l’importance d’élaborer une étude démographique et urbanistique pour déterminer les besoins de la population sur une période d’au moins 10 ans. C’est donc aux services de la direction de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction de la wilaya d’Annaba de s’assurer que le plan de lotissement avancé par le demandeur du permis de lotir soit adéquat aux besoins de la population en matière d’équipements publics, mais aussi aux PDAU et POS instaurés au préalable par les services de la wilaya.
Ce que dit la loi
Le décret exécutif n° 15-19 du 25 Janvier 2015, fixant les modalités d’instructions et de délivrance des actes d’urbanisme stipule que le permis de lotir impose, s’il y a lieu, l’affectation de certains emplacements destinés à la construction d’équipements publics, aux constructions à usage commercial ou artisanal et à l’installation de locaux professionnels. Le même décret précise également que la vente ou la location de terrain compris dans un lotissement est subordonnée à la remise par le P/APC de certificat de viabilité. Ce certificat ne peut être délivré que si tous les réseaux de distribution internes liés à l’aménagement ont été achevés avec l’espace public et tous les aménagements extérieurs. Or, ces conditions n’ont clairement pas été respectées lors de la délivrance du permis de lotir et le certificat de viabilité.
Il est également important de noter que la cité en question accueille d’ores et déjà plusieurs centaines d’habitants. Ces derniers vivent dans des conditions difficiles, notamment en raison de l’absence de l’aménagement de la route principale menant à leurs résidences respectives, l’absence de la sécurité, du transport urbain et de la totalité des services publics permettant d’assurer une vie décente.
Par : B.N