Par : Hamid Daoui
Le renouvellement des appareils syndicaux horizontaux des unions locales et de la wilaya de Constantine se prépare sur fond d’enjeux, contrairement au passé caractérisé par le parachutage de « représentants » contestés, sans confiance de la base ouvrière et encore moins une quelconque volonté de lutte pour la défense des droits moraux et matériels de la classe des travailleurs, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Il s’agit également de la préservation de l’outil de travail, soumis aux mauvaises gestions des nouveaux managers, intronisés par la nouvelle gouvernance, dictée par le système néolibéral adossé à la rente et « vassalisé » aux puissants de la mondialisation dominante !
Ainsi, les personnels des différents districts de l’entreprise pétrochimique Naftal Bounouara s’apprêtent à renouveler leurs sections syndicales respectives. Elles permettront dans le même processus l’élection de leurs représentants sur les lieux du travail et des délégués qui les représentent dans les congrès de l’union locale (UL) de l’UGTA El-Khroub.
A cet effet, les postulants parmi les ouvriers, techniciens et cadres du district du gaz de pétrole liquéfié (GPL) affiliés à l’unique organisation syndicale autorisée dans le secteur économique, en l’occurrence l’UGTA, ont déposé leurs candidatures aux élections syndicales à tenir dans les prochains jours.
Déjà, l’on commence à enregistrer des luttes féroces que se livrent les clans de prétendants avec, à en croire nos sources, l’immixtion délibérée des carriéristes qui s’agrippent à l’appareil corrompu de l’UL avec le concours de l’administration qui aurait un parti-pris avec les candidats qui lui sont inféodés. Ils promettent aux vacataires de l’opération hivernale, consistant au remplissage des bouteilles de gaz butane, leur confirmation hypothétique dans leurs postes, sous condition de porter leurs voix sur les prétendants choisis par la direction et ce, nonobstant par ailleurs ce que prévoit la règlementation sur le sujet de bourrage des urnes par la participation de cette catégorie des ouvriers soumis aux chantages de la précarisation!
Pour l’instant, deux clans qui paraissent divisés pour le contrôle de la section syndicale, mais unis pour les mêmes intérêts et le même objectif de changement dans la continuité inféodée à l’employeur et aux appareils syndicaux locaux. Même le Syndicat National de l’entreprise, dont le SG s’accroche pour rempiler encore et encore d’un côté, un autre clan composé de postulants ayant à cœur la défense des droits moraux et matériels des travailleurs et à bras-le-corps l’intérêt bien compris de leur district GPL dont ils n’ont jamais cessé de dénoncer les infractions commises dans la mauvaise gestion. Elle est caractérisée par l’arbitraire, les harcèlements moraux et physiques, les négligences en matière de protection et de sécurité du personnel et des installations sensibles du district et bien d’autres méfaits et malversations dans les rapports entretenus avec des partenaires privés qui mettent en danger la pérennité de Naftal, menacée par toutes sortes de barons et issabates.
L’enjeu est de taille pour le collectif des travailleurs syndiqués ou non dans ce moment crucial de réappropriation de l’UGTA pour les besoins de la lutte, d’autant que l’on enregistre depuis des mois l’entrée de quelques îlots du mouvement ouvrier et syndical dans le processus révolutionnaire entamé par le hirak populaire.
Les travailleurs sont sommés d’ajouter leur poids social dans le rapport de forces pour le changement radical, y compris dans les instances syndicales !