Poursuivant ses activités dans le cadre du mois du patrimoine dont le rideau tombera ce jeudi 18 mai, la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel, a invité ce lundi, le Dr Halim Serhane, de l’université de Msila qui a parlé de la région en puisant dans les textes des géographes arabes à travers plusieurs siècles. L’orateur ne manquera pas de préciser que peu d’écrits ont concerné la région de Jijel et que la plupart des géographes n’ont pas personnellement visité ces contrées, se contentant de reprendre les descriptions de voyageurs ou de pèlerins. L’enclavement de la région, et sa moindre importance par rapport à d’autres cités comme Annaba, Béjaïa ou encore Alger.
Le communicant débutera ses références en citant Al-Yakubi, qui a vécu au IXe siècle, lequel en parlant de la ville de Mila et des régions côtières, relevait que Jijel était une marsa (baie ou anse faisant office de port naturel) qui relevait de l’antique Milev du temps de la dynastie Aghlabide (800-809). Al Yakubi, au IXe siècle en parlant de la ville de Mila et des régions côtières et relevait de cette dernière ville au IXe siècle du temps de la dynastie Aghlabide (800-809).
Le géographe du Xe siècle, Abou El Kacem Ibn Hawqal Enouseibi, en référence à sa ville natale Nusaybin dans l’actuelle Turquie, ne citera Jijel qu’en décrivant la ville d’Annaba, en disant que les marsa de Jijel et Béjaïa, se trouvent entre Bône et Beni Mezghenna. A la même époque des fatimides, Shams Eddine Al Maqdissi, écrira que Jijel était à cette époque un des bastions chiites où s’est développée l’activité missionnaire entamée Abou Abdellah Echii, envoyé par Obeid Allah Al-Mahdi, particulièrement dans les régions de Béni Yadjis et Djimla, les plus proches d’Ikdjen (commune de Beni Aziz, wilaya de Sétif), un des berceaux fatimides.
Au XIe siècle, Abou Obeid El Bekri, décrira Jijel comme une région qui dispose de vestiges archéologiques d’anciennes civilisations, ajoutant qu’on y trouve dans ses montagnes du « lapis lazuli d’excellente qualité aainsi que des mines de cuivre.» Citant un auteur du IXe siècle, non encore identifié, parle de Jijel comme une ville antique qui était cernée par une muraille, et était riche en raisin, en pomme et autres fruits, ce dénote, dira l’orateur, une cité agricole et maritime.
El Idrissi, au XIIe siècle dira que Jijel qui se trouve à 50 milles de Bejaïa, a été prise par Roger de Sicile,ce qui a poussé les habitants à fuir vers les hauteurs de la ville, l’actuel Ayouf. Il citera d’autres auteurs comme El Hiali, Ibn Khadoun et El Wazzan (Léon l’Africain) qui a parlé de la présence d’un fort et de 500 familles, et que les habitants étaient pour la plupart des agriculteurs qui ne cultivaient que de l’orge et du lin, vu la mauvaise qualité des terres.
Il ajoutera qu’on cultivait aussi dans la région, du raisin, des noix et des figues. La question de la traduction, notamment vers les langues latines, a été aussi abordée par l’orateur qui a fait état de certaines imprécisions ayant découlé sur des interprétations imparfaites, ce qui éloigne le lecteur de l’esprit de l’oeuvre originale.
Par : Fodil S.