Par : A.I ghil
Le vieux marché des fruits et légumes d’El Hattab est considéré comme le nombril de la ville de Annaba. Mais, c’est un espace insalubre par excellence, un haut lieu de spéculation et de commercialisation de produits impropres à la consommation ne répondant nullement aux normes requises. Plusieurs tentatives de relookage, de rénovation et de mise à niveau de cet espace commercial qui sont toutes restées vaines. La dernière opération en date remonte à 2021 et a coûté aux collectivités locales 6 millions de dinars. Ce qui fera dire au président de l’APC de l’époque que cette opération de rénovation entrait dans le cadre de la « modernisation » de la ville. À l’issue des travaux de rafistolage de la plate-forme du réseau d’assainissement, c’était la grande déception de l’avis même des occupants des stands. Le marché El Hattab n’a nullement l’allure d’une structure moderne. Plutôt, un espace hideux qui a repris son train-train habituel. Les activités malsaines du commerce informel reprennent du service, la saleté et les odeurs nauséabondes font partie du décor. Un marché à l’abandon, un dispositif sécuritaire aléatoire, un contrôle de la qualité et de la répression des fraudes sont inexistants dont ses agents sont souvent menacés. La commercialisation des produits avariés et impropres à la consommation, représentant une menace certaine pour les consommateurs, sont monnaie courante. Des « commerçants » qui activent en vase clos, appliquent leur propre loi. Il existe aussi, autour de ce marché, une intense activité du commerce informel. Une nuée de vendeurs à la sauvette et autres pickpockets investissent les lieux, ce qui provoque des sentiments d’insécurité et de mal être du citoyen lambda. Il faudrait rappeler qu’en 2013, l’APC a décidé d’engager une vaste opération de rénovation du lieu. Mais, après plusieurs tractations, le projet a été bloqué. Ainsi, la municipalité a dû renoncer et ces « commerçants », maîtres des lieux, ont eu le dernier mot. Quelques années plus tôt, en 2009, le marché central et El Hattab ont bénéficié d’un « relookage » qui a coûté à l’époque, au Trésor public, 30 millions de DA sans que des changements tangibles ne soient apportés. Ainsi, le marché El Hattab est une véritable plaie dans la ville. Il était également question de sa délocalisation, mais les tentatives de certains chefs de l’Exécutif sont restées vaines. En 2016, Youcef Cheurfa, lors d’une session de l’APW, a évoqué la possibilité de son transfert mais cela est resté sans suites. Il est grand temps que la ville engage la construction d’un centre commercial digne de ce nom en lieu et place de ce marché désuet en faisant confiance à des investisseurs algériens établis à l’étranger et natifs en plus d’Annaba qui se sont manifestés, il y’a quelques années.