Le barrage de Bouhamdane qui alimente le chef-lieu de wilaya et les localités de Hammam-Debagh, Ain-Hassainia, Roknia, Medjez-Amar et Bendjarah est pratiquement à sec ces dernières semaines, suite à une pluviométrie catastrophique qui se répercute négativement sur l’alimentation en eau potable et le secteur agricole. L’été 2023 s’annonce pénible pour les Guelmois qui ne savent plus à quel saint se vouer pour prétendre à une qualité de vie satisfaisante, car cet ouvrage hydraulique réceptionné en 2001, d’une capacité théorique de 185 millions m3, n’emmagasine actuellement que quelques millions de m3 !
Un plan Orsec est appliqué désormais par les gestionnaires du barrage et de l’ADE pour préserver un tant soit peu ce précieux liquide qui est indispensable à la vie quotidienne des familles. Le rationnement qui était de l’ordre d’un jour sur quatre est passé à la vitesse supérieure, puisque l’eau des robinets ne coule que trois à quatre heures, une seule fois par semaine ! Les réseaux sociaux explosent et dénoncent cette situation qui pénalise les citoyens, désormais tétanisés par cette rareté flagrante de ce liquide précieux. Ils interpellent les responsables de l’ADE dont le devoir est de communiquer avec leurs abonnés et surtout d’être à leur écoute et les rassurer.
Selon un sexagénaire, un communique sibyllin avait été diffusé sur les ondes de la radio locale ce jeudi pour avertir que les vannes seront ouvertes les 27 et 28 avril au niveau des six communes et ce, sans aucune précision sur les quartiers et les heures de distribution ! La ville de Guelma abrite plus de 160.000 habitants résidant dans des cités, quartiers, nouvelle ville, Pos Sud, site AADL et autres, dont la plage horaire de distribution d’eau potable n’est pas la même.
Rush sur les réservoirs domestiques
Le sujet phare dont discutent les citoyens, c’est le manque désespérant de l’eau dans les foyers qui pâtissent quant au volet hygiène et salubrité. Une ruée est enregistrée vers les marchands de jerrycans, bidons, fûts pour emmagasiner le maximum d’eau. Des réservoirs et des citernes de 800 et 1.000 litres et même de 1.500 litres sont installés par des artisans plombiers au niveau des terrasses, loggias, balcons et cela nécessite des dépenses faramineuses pour les familles. Une mère de famille s’est rapprochée de notre journal pour nous raconter ses déboires : ” Les appartements des étages supérieurs ne reçoivent leur quota d’eau que deux heures après l’ouverture des vannes car la pression de l’eau est faible. Nous ne sommes desservis que durant deux heures par semaine et c’est le branle-bas de combat pour faire le plein, mettre en marche le lave-linge, faire la vaisselle, doucher les enfants et le reste de la famille ! Imaginez cette course contre la montre qui s’avère un défi ! Les baignoires sont remplies d’eau qui est utilisée dans les toilettes et les travaux domestiques ! Sincèrement, nous sommes épuisées et découragées et nous nous évertuons à veiller à la propreté du foyer, des membres de la famille et de notre cadre de vie, ce qui est loin d’être une sinécure ! “.
L’ADE invitée à mieux communiquer
De toute évidence, les gens sont à bout de nerfs et appréhendent l’été caniculaire avec ses pics de chaleurs et ses désagréments. Les marchands d’eau douce se frottent les mains car c’est une aubaine qui leur permet de s’enrichir. Après un mois de jeûne éreintant, caractérisé par la flambée des prix des viandes rouges, blanches, œufs, fruits, légumes et produits de large consommation, les Guelmois sont soumis à cette pénurie d’eau potable qui s’aggrave au fil des jours. Des citoyens ont saisi l’opportunité de notre journal pour interpeller les responsables de l’ADE aux fins de s’impliquer concrètement par le biais de la radio régionale et de la presse pour préciser les plages horaires et de veiller à la pression de l’eau pour alimenter les étages supérieurs. Un homme d’âge mûr nous déclare : ” Des solutions doivent tout de même exister pour ravitailler en eau potable l’ensemble des foyers et le recours aux forages opérationnels de la région serait une solution idéale, car il est primordial d’appliquer une équité à l’égard de tout le monde ! Nous convenons que la sécheresse est la cause de ces déboires, nous devons faire preuve de sagesse et de bon sens et nous souhaitons que les autorités locales et particulièrement Mme la wali qui est au four et au moulin, comprennent notre désespoir et puissent nous rassurer ! “.
Par : Hamid Baali