Lors de l’installation officielle de Djamel Babouri en tant que directeur du groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques (IMETAL) ce mardi, Ali Aoun, ministre de l’Industrie et la Production pharmaceutique, a évoqué la situation qui prévaut au sein du complexe Sider El Hadjar. Il dira en substance que «le complexe est en pleine production avec un seul haut fourneau et effectue même des opérations d’exportation». Il a pointé du doigt certains de ses responsables qui ne se font pas d’illusions sur le devenir de leur entreprise et qu’il ne le défendait pas assez.
En attendant, le complexe sidérurgique d’El Hadjar connaît depuis plusieurs années un déficit chronique dû, particulièrement, à ses problèmes de trésorerie et de maintenance ; mais aussi au manque de matières premières. Durant toutes ces années, c’est l’État qui éponge très souvent ses dettes et renfloue sa trésorerie pour le sauver de la faillite.
En septembre 2021, Ahmed Zeghdar, alors ministre de l’Industrie, a lui aussi évoqué «une nouvelle approche pour remédier aux lacunes constatées et élever le niveau de gestion du complexe». Ce dernier devait faire également l’objet d’une nouvelle et importante opération de restructuration pour une meilleure gouvernance. Mais qui se fait toujours attendre depuis. Pour bon nombre d’anciens cadres et sidérurgistes, le complexe a besoin de dirigeants capables de maîtriser des techniques d’organisation de l’entreprise. Le complexe Sider El Hadjar est loin de connaître une stabilité managériale. Une usine qui n’arrive pas, aujourd’hui, à financer l’activité de production, de l’aveu même du président du Conseil d’administration, d’un million de tonnes d’acier produits au départ, il a depuis chuté à 600.000 tonnes, jusqu’à se situer, aujourd’hui, à 200.000 tonnes, avec des arrêts à répétition du haut fourneau, considéré comme le cœur du métier, pour manque de matière première, en l’occurrence le coke.
À ce titre, M. Aoun a appelé tout un chacun à “se mobiliser et à consentir tous les efforts nécessaires en vue de hisser le secteur au niveau escompté par les pouvoirs publics, avec nécessité de respecter les délais impartis”, insistant sur la nécessité d’adopter les contrats de performance et de mettre en place “des objectifs clairs soumis au contrôle et à la reddition de comptes à partir de septembre prochain». Le ministre a, aussi, mis en avant le plan d’action du groupe IMETAL, notamment “la révision de l’organigramme de certaines de ses filiales”, affirmant que la mission première du nouveau Pdg du Groupe consiste à “revoir la structure des Conseils d’administration”. Un ancien cadre de Sider a tenu à rappeler que «les contrats de performance ont toujours été tracés, mais dont les objectifs n’ont jamais été atteints par des cadres dirigeants défaillants».
Et notre interlocuteur d’ajouter : «Il est impératif de faire un choix judicieux des cadres dirigeants». Il faudrait rappeler que, lors de sa visite au complexe le 13 septembre 2020, le Premier ministre de l’époque, Abdelaziz Djerrad, les avait dénoncés comme la bande d’Annaba, un mélange contre-nature de fonctionnaires locaux pourris, de syndicalistes vendus et d’escrocs sans vergogne. «L’argent n’ira pas dans les poches de la Issaba».
Par : A.Ighil