Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur de François Bayrou après avoir été celui de Michel Barnier, devait être celui de Sébastien Lecornu mais « son propre message sur X est venu tout saborder quelques minutes seulement après sa reconduction le 5 octobre », relève le Huffigton Post dans son édition du dimanche. « Ça, c’était avant le 5 octobre. Bien qu’il s’en défende, Bruno Retailleau est tenu pour responsable de la démission surprise de Sébastien Lecornu », ajoute le même média.
D’après le Huffigton Post, Retaileau a beau brandir l’argument de la « confiance rompue » autour la nomination de Bruno Le Maire, « l’opinion n’adhère pas ». Et, d’après Ciotti, l’unité de LR (re)vole en éclat en raison de l’attitude de l’ancien pensionnaire de la place Beauvau. Sentiment partagé au sein même de LR. « Tu n’as pas été à la hauteur (…) On a donné une mauvaise image de nous. Désormais, il faut qu’on aille au gouvernement et qu’on pèse sur le budget », a cinglé lors d’une des nombreuses réunions de ces derniers jours Michèle Tabarot, députée LR dont la voix est entendue dans l’organigramme du parti.
Retournant sa veste deux fois en une semaine, Bruno Retailleau s’est positionné contre une participation de son propre parti au gouvernement.
Pour le Huffigton Post, quinze mois après le départ mémorable d’Éric Ciotti, voilà les Républicains à nouveau déchirés. Et cette fois, c’est Bruno Retailleau qui apparaît comme responsable. De son côté, Bruno Retailleau s’est fendu d’un email samedi soir dans lequel il explique pourquoi, après avoir lui-même été nommé dans deux gouvernements macronistes, il interdit désormais à ses troupes d’en faire partie. Mais personne ne se fait d’illusion sur les visées électoralistes et proprement égoïstes de celui qui suscite toutes les polémiques en France depuis de longs mois.
Même le RN ne veut pas de Retailleau
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a de nouveau “tendu la main” jeudi soir aux “orphelins de la droite” pour “une union la plus large possible”, mais sans le patron des Républicains Bruno Retailleau, qui s’est selon lui “fondu dans le macronisme”.
Persuadé de pouvoir remporter de nouvelles législatives anticipées, M. Bardella a estimé sur Cnews que “pour gagner, il faut l’alliance, la coalition, l’union la plus large possible”.
Or, “il y a des patriotes à droite avec qui nous avons vocation à travailler”, a-t-il affirmé, sur le modèle de l’ex-président de LR, Eric Ciotti, qui “a accepté cette main tendue” l’an dernier après la dissolution.
Pour autant, “une telle alliance ne pourrait pas se renouveler” avec son successeur, car “M. Retailleau a fait le choix de se fondre dans le macronisme”, a ajouté le jeune chef du RN.
Par : Akram Ouadah












