Ce mois sacré du Ramadhan, synonyme de piété, de solidarité et d’amour de son prochain, si cher aux musulmans, stresse les familles qui n’ont pas les moyens financiers de faire face à des dépenses jugées exorbitantes. Dans un passé récent, notamment durant la période coloniale et les premières années de l’Indépendance, ce mois de jeûne avait l’opportunité de créer des liens fraternels et d’amitié chez les familles qui privilégiaient les préceptes sacrés de notre religions, car les voisins s’entraidaient dans la discrétion totale. Les démunis recevaient des dons en espèces, des quartiers de viandes et produits alimentaires indispensables et ils n’appréhendaient pas ce mois, qui est aujourd’hui devenu synonyme de bombance. D’aucuns évoquent avec nostalgie ces souvenirs qui prouvaient que notre peuple est généreux et partageait ce qu’il possédait avec les familles précaires. A cette époque, les gens se contentaient du strict minimum et n’entassaient pas dans leurs placards des sacs de semoule, des bidons d’huile de table et autres. Chacun mangeait à sa faim car les mères de familles veillaient au grain et aidaient matériellement et financièrement leurs voisines qui tenaient à leur dignité !
Ces valeurs se sont estompées au fil des ans puisque le Ramadhan est devenu synonyme de bombance, de plats extras à base de viandes rouges, blanches et poissons. Les réfrigérateurs et congélateurs sont remplis de quartiers de viandes, côtelettes, morceaux de choix, filets d’agneau, fressures et autres. Les billets de banque sont dépensés pour l’acquisition de denrées de luxe, car les maîtresses de maison veulent épater leurs voisines et amies !
Des citoyens se sont rapprochés de notre journal pour déplorer et dénoncer ces comportements indignes de bons musulmans et ils saisissent cette opportunité pour rappeler les préceptes de l’Islam, car le jeûne doit s’accomplir dans la sobriété et la simplicité. Ils condamnent ceux qui veulent se remplir l’estomac et négligent ceux qui sont dans le besoin !
Par : Hamid Baali