Lors de son passage, dernièrement, à la radio régionale de Constantine, le professeur Ryad Saayoud de l’EHS Abdelkader Boucherit, sis à Daksi Abdessalem, a tenu à relancer le débat sur la greffe rénale ou autre, à partir d’un donneur en état de mort encéphalique(E.M.E). Celui-ci peut, effectivement, sauver des malades qui souffrent dans le silence de plusieurs pathologies. Un avis qu’il partage avec le professeur Boudehane, chef de service de réanimation du CHU Benbadis.
Il s’agit, selon lui, d’une option parmi tant d’autres, vers laquelle devrait incessamment se pencher l’ANG, l’Agence nationale des greffes. Il est à souligner, à ce propos, que le ministre de tutelle a annoncé, au grand bonheur des malades, la reprise des greffes rénales, suspendues en raison de la pandémie. Pour rappel, la première greffe de rein en Algérie à partir, faut-il le souligner, d’un cadavre remonte à 2002.
Aujourd’hui et après 20 ans, le temps est venu, estiment les spécialistes, afin de remettre en œuvre une pratique médicale qui constitue la panacée à toutes les souffrances des malades soumis à la dialyse. Une décision à laquelle il faudrait associer toute la communauté scientifique, médicale et religieuse. Ils sont plus de 18.000 cas qui attendent toujours une greffe rénale, synonyme d’une délivrance des éprouvantes séances de dialyses, selon les spécialistes. Il est à rappeler, toujours dans cet ordre d’idées, que le coût de prise en charge de ces cas serait à 300 millions de Dollars. Une facture pénalisante pour les différentes caisses de l’Etat qui subissent les conséquences d’une gestion décriée par de nombreux médecins spécialistes.
D’où l’appel à un fichier national de donneurs qui serait d’un apport certain pour «soulager» à la fois et les malades et ladite facture. Il est temps de s’inspirer dans ce registre précis, des expériences réussies des pays développés. Il est à signaler que 85 greffes rénales, entre 79 donneurs vivants apparentés (DVA) et 6 donneurs en état de mort encéphalique (E.M.E) ont été réalisées de mai 2000 à 2013, au niveau de l’EHS Daksi.
Un chiffre que le professeur Saayoud et son équipe médicale tiennent à ce qu’il soit doublé, voire triplé. Il s’agit, pour reprendre ses dires, d’une renaissance de l’espoir à des milliers de malades à l’échelle nationale. Toutes les conditions sont, en effet, réunies, notamment avec la réception d’un nouveau bloc opératoire pour réussir ce genre d’opérations, très fréquentes sous d’autres cieux, conclut-il. Sans cette transplantation rénale à partir d’un cadavre ou d’un donneur en état de mort encéphalique, la facture de la prise en charge des cas soumis à la dialyse va certainement prendre de l’ampleur.
Par : A.A