Une tragédie d’une rare violence a secoué, avant-hier, le paisible village d’El Qarya, niché dans le quartier d’El Kalitoussa, commune de Berrahal.
Un différend familial a dégénéré en fratricide, plongeant une famille entière dans l’effroi et la consternation. Deux frères, tous deux sexagénaires, se sont violemment disputés, une querelle dont l’issue s’est révélée fatale.
Selon les témoignages recueillis sur les lieux, c’est au cours d’une altercation banale que l’un des frères, dans un excès de colère incontrôlé, a saisi une «khazrana» (longue canne traditionnellement utilisée pour la marche), et en a asséné un coup d’une brutalité extrême sur la tête de son aîné. Le choc, porté avec une violence inouïe, aurait causé une fracture crânienne immédiate. H.B.Y, la victime, s’est effondrée sur place, inconscient.
Dans un élan mêlant panique et désespoir, la famille a transporté la victime vers le commissariat local pour porter plainte et solliciter une intervention. Mais le blessé n’a pas survécu à ses blessures et a rendu son dernier souffle au poste de police, devant les regards hébétés de ses proches.
La dépouille mortelle a ensuite été transférée vers la morgue de la crèche d’El Kalitoussa, au niveau de l’AADL des 1000 logements. Très vite, les membres de la famille, alertés par la nouvelle, ont convergé par dizaines, voiture après voiture, vers le lieu du drame. Une scène de désolation, de pleurs étouffés et de regards figés dans l’incompréhension, s’est alors formée autour du bâtiment.
Le frère meurtrier, toujours présent sur les lieux, apparaissait dans un état de profonde détresse psychologique, proche de l’hystérie. Tout indique qu’il ne mesurait, ni la portée, ni la gravité de son geste, désormais irréversible. Un acte de colère brut, pulsionnel, sans préméditation apparente, mais qui a fauché une vie et brisé une famille.
La gendarmerie nationale a ouvert une enquête pour homicide volontaire, bien que la préméditation ne soit, à ce stade, pas retenue. Le suspect, placé en garde-à-vue, devra répondre de ses actes devant la justice.
Ce fait divers, glaçant dans sa brutalité, ravive les débats sur la gestion des conflits familiaux dans nos sociétés, où la parole manque souvent et où le silence accumule rancœurs et ressentiments jusqu’à l’explosion. À El Kalitoussa, le deuil s’installe, et avec lui, une blessure invisible, celle d’une famille divisée par un acte irréparable.
Par : Mahdi AMA