Les événements qu’a vécus la localité de Sidi Salim, continuent d’alimenter la chronique locale, une semaine après l’attaque du commissariat de police et de la vague d’arrestations qui s’ensuivirent.
La rapide et efficace opération de police qui a permis dans un premier temps, la neutralisation d’une soixantaine d’individus, tous déférés et placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement ce mercredi ; n’en est pas à sa fin. En effet, l’on apprend de source digne de foi, que le principal accusé, à l’origine de cette affaire, en l’occurrence l’homme qui a tenté d’égorger son épouse, a été arrêté pas loin d’Oum Tboul, alors qu’il s’apprêtait à pénétrer illégalement en territoire tunisien. Il n’en demeure pas moins qu’une brochette d’une vingtaine d’autres individus, est activement recherchée. Les moyens humains et matériels ainsi que la collaboration d’autres services de sécurité, laissent penser que leur arrestation ne serait qu’une question de temps, à savoir quelques jours.
Pour autant, cette affaire qualifiée par certains médias d’ hollywoodienne, ne saurait être logée avec légèreté, à la rubrique des faits divers, tant elle tient son origine dans des pratiques politiques doublement ‘’désarmantes ‘’ pour les services de sécurité.
Quid de l’intervention policière
L’apparition voilà quelques années des gangs de quartiers, la publication de vidéos vantant leurs méfaits sur les réseaux sociaux, leur occupation de lieux et cités devenus zones interdites pour les paisibles citoyens… a certes fait réagir les pouvoirs publics qui ont légiféré dans l’urgence des lois très répressives, à la grande joie de l’opinion publique. Les lois, certes, très sévères condamnant ces criminels de 10 ans de prison à la perpétuité, se veulent dans l’esprit du législateur –un brin paternaliste – dissuasives. Or, dans la réalité quotidienne du terrain, les services de sécurité et particulièrement les policiers, font face à une défiance qui monte crescendo.
D’où tiennent ces gangs leur assurance pour se permettre d’attaquer un commissariat de police, symbole d’une autorité en charge, ironie du sort, de l’ordre public ?
La réponse est à trouver dans leur interprétation ‘’électronique’’ des lois et des discours politiques, dont la sacro-sainte paix sociale, si chère aux serviteurs de feu Bouteflika. L’abus de grâces présidentielles pour des raisons électoralistes et autres, a permis à ces fauteurs de troubles d’établir un calendrier pour oser à chaque fois, ce petit plus d’agressivité, qui fait un ‘’C.V’’ au lieu d’allonger un casier judiciaire. Au plan de la sécurité publique, les fêtes nationales et religieuses, ont un coût excessif pour la société qui assiste à un recyclage systématique de délinquants en ‘’stage de détention’’, aux frais du contribuable.
Une situation qui entrave et complique le travail ‘’classique’’ des agents affiliés aux renseignements généraux (R.G), sensés anticiper tous types de criminalité. Cerise sur le gâteau, pour cette frange de la société qui a fait le choix d’en incarner la lie, cette garantie non écrite, qui interdirait aux forces de sécurité de faire usage de leurs armes.
Question à deux balles, sans jeu de mots, pourquoi on arme alors nos policiers ?
S’il appartient aux experts et sociologues de trancher la question, il est utile de rappeler aux défenseurs du populisme sous couvert de ‘’zwawla, m’saken…’’, qu’un commissariat urbain, comme celui de Sidi Salem, est en sous effectifs flagrant, au vu de la criminalité qui sévit dans cette bourgade d’un autre âge, cachée par quelques immeubles sociaux, pour donner à ce village sans âme le statut de ville balnéaire. Fallait-il que les policiers laissent faire la horde en question sans réagir ? Sinon avec quels moyens ?
L’affaire Sidi Salem, est un cas d’école et devrait servir à revoir les méthodes de travail, l’approche à l’égard des noyaux de la petite délinquance et surtout, faire en sorte qu’il n’y ait plus de zone interdite…à la police.
Par ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler également, à tous les ‘’droidel’hommistes’’, qu’il est question de défendre les droits de l’agressé pas ceux de l’agresseur. Le soutien affiché aux services de police, par l’opinion publique locale dans cette affaire, en est la meilleure preuve.
Par : M.C