Par : M. Rahmani
La filière avicole est dans une mauvaise passe et les éleveurs ne peuvent plus tenir face à l’augmentation vertigineuse des prix dépassant parfois 50 % pour certains produits. Les coûts de production s’en ressentent faisant grimper les prix du poulet qui a atteint ces dernières semaines les 460, voire 500 DA le kilogramme. Une situation pour le moins inhabituelle et qui a fait réagir M. Amari Saadi, président de l’association des aviculteurs de la wilaya d’Annaba qui reconnaît que les prix n’ont jamais été aussi élevés. Selon ce dernier cela s’explique par le fait que d’une part, les coûts de production ont été multipliés par deux et d’autre part, beaucoup d’aviculteurs ne pouvant plus faire face aux dépenses occasionnées par cette hausse ont préféré suspendre leur activité ou ont carrément changé de filière entraînant ainsi une baisse de production. Cette baisse de l’offre a encore aggravé la situation et a eu un impact sur les prix qui se sont envolés.
La production du poulet de chair revient trop chère pour l’aviculteur pour pouvoir résister et tenir le temps que tout retrouve les niveaux habituels particulièrement celui qui ne dispose pas d’une trésorerie conséquente. En effet, l’aliment du bétail fabriqué localement a connu une forte hausse passant du simple au double à 8000 DA le quintal. Les composants à partir desquels sont fabriqués les aliments sont importés et sur les marchés mondiaux les prix se sont envolés comme c’est le cas du soja avec une baisse importante de l’offre.
A cela viennent s’ajouter d’autres éléments essentiels dans la production, à savoir le prix du poussin dont le prix est de 220 DA actuellement et il peut augmenter à tout moment, les produits vétérinaires et la main d’œuvre qui coûtent trop cher, outre la facture d’électricité et les produits d’entretien.
Il faut dire que, ne sont restés sur la filière que quelques gros producteurs disposant de capitaux qui leur permettent de se maintenir et de s’acquitter des dépenses onéreuses pour continuer à travailler. A titre d’exemple, la consommation journalière moyenne d’un poulet de chair est de 140 à 160 grammes et pour une batterie d’élevage de 10000 poulets, cela coûte très cher. Les prix de production sont donc répercutés sur les prix de vente qui connaissent à leur tour une hausse. Le poulet devient donc inaccessible pour les familles modestes qui ne peuvent plus en acheter et qui ne savent plus que faire, les viandes rouges sont elles aussi trop chères, et le poisson affiche des prix prohibitifs.
L’association des aviculteurs a fait appel aux pouvoirs publics pour intervenir et ce, pour organiser la filière, lui apporter son soutien et subventionner les aliments du bétail et les produits vétérinaires.