Par : Haouli zineb*
En 1900, l’autrichien Karl LANDSTEINER, découvrit la notion de différents groupes sanguins ABO, en comparant le sang de différents sujets. C’est en hommage à sa contribution à la révolution de la transfusion sanguine que la date de sa naissance est devenue la journée mondiale du donneur de sang.
Chaque année, le 14 juin, les pays du monde entier célèbrent la journée mondiale du donneur de sang, dont l’objectif est de promouvoir cet acte de citoyenneté à une échelle mondiale et sensibiliser le grand public à son importance.
La première campagne nationale a été lancée le mercredi 30 mars 2022, avec pour objectif de booster le don de sang en Algérie, surtout vue que le nombre de donneurs demeure « insuffisant », en dépit de son « évolution » en 2021, indique l’Agence nationale du sang (ANS) dans un communiqué tout en précisant que la moitié des dons proviennent de donneurs de compensation c à d dons de proches ou de membres de la famille, 75% sont réalisés en site fixe et 88% des donneurs sont des hommes, l’ANS insiste aussi sur l’importance d’instaurer une culture du don de sang au sein de la société algérienne.
Quel est le rôle du sang et de quoi est-il composé ?
Le sang est un tissu liquide qui circule dans notre corps grâce aux vaisseaux sanguins, Chez un adulte, son volume est d’environ 5 litres variant en fonction du poids, de la taille et du sexe de l’individu. Il joue un rôle essentiel dans le transport de l’oxygène, des nutriments, des anticorps et des hormones.
Le sang est composé de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes qui baignent dans un liquide appelé plasma. Les globules rouges contiennent de l’hémoglobine et portent des marqueurs, ceux-ci ont été classés selon différents systèmes dont les plus connus sont ABO et rhésus. Un manque de globules rouges se traduit par un affaiblissement continu et une forte fatigue. C’est ce qu’on appelle une anémie. Si celle-ci est non tolérée par un malade, ou dans le cas d’une forte hémorragie, une transfusion de globules rouges sera nécessaire.
Les globules blancs (ou leucocytes) sont des cellules du système immunitaire qui protègent l’organisme des agressions extérieures telles que les infections bactériennes ou virales mais aussi les cellules étrangères.
La transfusion des plaquettes sanguines est indispensable lors des interventions chirurgicales lourdes avec pertes sanguines importantes, les traitements de leucémie et des cancers.
Le plasma est la partie liquide du sang qui est composée à 90% d’eau et qui transporte tous les éléments du sang. Les 10% restants contiennent des lipoprotéines, de l’albumine, les protéines de coagulation, et les immunoglobulines.
Le sang assure un rôle crucial dans le fonctionnement de l’organisme, Aujourd’hui, aucun traitement ni médicament de synthèse n’est capable de remplacer le sang humain. Les dons de sang demeurent indispensables et irremplaçables.
Les modalités du don
Le don de sang est un acte régit par un protocole très rigoureux qui vise à garantir la sécurité du donneur et du receveur à la fois, de ce fait ce geste ne présente quasiment aucun risque à la condition du respect du protocole sus cité et des quelques contre-indications connues.
Toute personne entre 18 et 70 ans pesant au moins 50 kg, en bonne santé est un donneur potentiel. Néanmoins, le nombre de dons par année est limité à 4 par an pour une femme et à 6 dons par an pour un homme tout en respectant un délai minimum de 8 semaines entre deux dons chez les deux sexes.
Ce donneur potentiel ne doit pas présenter des contre-indications au don de sang telles que les soins dentaires dans les 24 h ou extraction dentaire depuis moins de 7 jours, un tatouage ou piercing réalisé dans les 4 derniers mois, fièvre ou infection dans les 14 derniers jours, une intervention chirurgicale avec hospitalisation de plus de 24h dans les 4 derniers mois et la femme enceinte ou ayant accouché dans les 6 derniers mois. Il est important d’informer le médecin en cas de vaccination ou prise de médicament récente mais Aussi, en cas de retour d’un voyage dans certains pays.
Pour faire simple, il se peut qu’un individu soit dispensé de donner de son sang temporairement afin de garantir sa sécurité et celle du receveur et qu’à la fin de celle-ci il pourra pratiquer le don d’une manière tout à fait normale.
Des consignes à respecter
Le donneur doit s’assurer d’être en bon état, ne pas être à jeun, n’ayant pas consommé d’aliments trop gras ou d’alcool lors des dernières heures. Il sera accueilli par le personnel médical, aidé à remplir un questionnaire afin de déterminer son aptitude ou non au don en éliminant toute contre-indication. Une fois le prélèvement effectué, il reste sous la surveillance de l’équipe médicale pendant au moins 20 minutes dans une salle de repos où une collation lui est offerte. Pendant les heures suivantes, il faut bien s’hydrater et éviter toute activité physique à haute intensité.
Quels avantages pour le donneur ?
Selon une étude de « American Journal of Epidemiology », la réalisation d’un don de sang, au moins une fois par an, pourrait réduire de 88% le risque d’avoir une crise cardiaque. En effet ceci est expliqué par son rôle dans la réduction du taux du fer qui, provoque une constriction vasculaire en cas de taux élevé pouvant avoir pour conséquence une crise cardiaque. En plus d’être cardio protecteur, il réduit les chances de développer un cancer et protège le foie. Il contribue également à stimuler la circulation sanguine et la régénération des cellules sanguines (globules rouges, globules blancs, plaquettes) par la moelle osseuse.
Bien plus qu’un simple geste médical, le don de sang s’assimile aujourd’hui à un geste citoyen d’une grande portée au sein de la société moderne. Chose d’autant plus véridique en Algérie vue l’insuffisance du nombre de donneurs volontaires et ce malgré les multiples campagnes de sensibilisation lancées. De ce fait, une prise de conscience collective est devenue aujourd’hui nécessité.
A, B, O certaines lettres ont plus de pouvoir que d’autres.
Un petit geste… Pour la bonne cause.
Membre du Club scientifique Averroès Faculté de médecine d’Annaba*