Par : Adam S
Le désenclavement à Jijel est souvent évoqué comme une solution pour la relance du développement local, notamment dans les zones rurales, impactées par les conséquences de l’exil massif des populations lors de la décennie de lutte contre le terrorisme. L’aménagement des routes et l’ouverture de nouveaux axes est une préoccupation qui reste à concrétiser, surtout dans l’optique du relogement des zones montagneuses abandonnées.
Toutefois, l’abandon de ces zones à leur triste sort a accentué leur isolement, empêchant tout mouvement de retour des populations de voir le jour. Dans les zones rurales, ce retour s’exprime par cette envie de retrouver des terres abandonnées dans le sillage de l’exil d’une certaine décennie à mettre aux oubliettes. Or, le mouvement inverse des populations est hypothéqué par l’absence de projets de désenclavement. Faute de réseaux routiers, c’est encore le développement des localités abandonnées qui se trouve compromis.
Dans certaines régions, c’est l’activité touristique qui est également confrontée à cette contrainte majeure, renvoyant à des échéances qui restent à déterminer, la concrétisation de projets de désenclavement, à l’image de la route d’une nouvelle corniche, reliant Beni Belaid à Oued Zhor, évoquée depuis de longues décennies sans jamais voir le jour. Si des esquisses ont, à un moment donné, été lancées pour tâter le terrain pour sa réalisation, le projet a vite été abandonné faute d’une volonté pour sa concrétisation.
Cette route est d’une importance extrême, d’autant qu’elle lancera les bases de la réalisation d’une deuxième corniche dans la partie Est de Jijel. Elle s’ajoutera à celle déjà existante sur la RN 43 entre Jijel et Béjaia, du côté ouest. Sauf que ce projet ne semble susciter aucun intérêt pour désenclaver toute une région entre les localités côtières de Beni Belaid, dans la commune de Khiri Oued Adjoul, et d’Oued Z’hor, dans la région de Beni Ferguene, à El-Milia. Sa réalisation répond non seulement à un impératif de désenclavement, mais elle s’articule aussi autour d’un autre objectif touristique. Certains la considèrent comme le nerf de la relance touristique tout au long d’un littoral s’étendant de la localité de Ledjenah, dans la commune de Sidi Abdelaziz jusqu’à Beni Belaid avant de prendre fin à Oued Zhor, plus à l’Est, à la lisière des limites administratives avec la wilaya de Skikda.
Autant dire que ce tronçon est de nature à désenclaver toute une bande côtière à vocation agro-touristique. Il permet surtout de faciliter l’accès au lac de la zone humide de Beni Belaïd, classé site Ramsar, pour des déplacements scientifiques et touristiques.
Dans la logique de sa réalisation, ce parcours permettra de ressusciter de nombreuses plages et localités. Beni Belaid et Oued Zhor sont des régions présentant les mêmes atouts agro-touristiques qui sont à ressusciter par la réalisation d’un projet de désenclavement et de rapprochement tout au long d’une zone côtière encore vierge. Cette région, qui s’étend sur un littoral de plus d’une vingtaine de kilomètres, est l’une des plus attractives à Jijel, pourvu qu’elle soit désenclavée.