Par : Amar Ait Bara
L’affaire du projet de construction de deux tours à Oued Edheb, par un privé au profit de l’ENPI, a refait surface en suscitant cette fois-ci l’intéressement des pouvoirs publics, notamment le wali d’Annaba qui a demandé l’ouverture d’une enquête administrative. Ce projet en question est ancien et a été abandonné à cause des réserves émises par les habitants qui maintiennent toujours la pression, car ces derniers remettent en cause ce projet pour plusieurs motifs. Ainsi, les habitants de l’ex-EPLF El-Tarf d’Oued Edheb, devenue aujourd’hui ENPI, Entreprise nationale de promotion immobilière, sont étonnés de constater qu’une pancarte a été dressée et sur laquelle il est indiqué qu’un projet de deux tours seront érigées à 100 mètres de leurs habitations, en face de leurs immeubles. Cependant, malgré les caractéristiques techniques indiquées sur cette pancarte, ni le numéro, ni la référence du permis de construire n’ont été portés. Celui-ci n’aurait jamais été délivré, a-t-on appris. En effet, le dossier du permis de construire, déposé au niveau du guichet unique des services des travaux communaux, a été refusé pour de nombreuses lacunes constatées, dont l’inexistence de la servitude, le terrain est marécageux et aussi l’avis défavorable émis par les 100 habitants qui ont signé une opposition relative au lancement de ce projet sur les bords de l’autoroute de la Plaine Ouest. En effet, ces derniers ont été lancés dans la précipitation et les experts confirment que la zone est marécageuse et il est impossible d’ériger des tours de 9 étages avec des parkings souterrains. Le quartier en question est situé sur la pénétrante de l’autoroute, dont le gaz a provoqué une explosion dernièrement au niveau d’un logement situé dans ce même quartier ayant coûté la vie à deux personnes. Même l’aire de stationnement est située derrière l’immeuble en question avec un accès à partir du quartier du 13 mai. Des pétitions ont été signées par ces locataires pour interdire la réalisation de ce projet, dont l’étude et le suivi du chantier ont été confiés à deux bureaux d’études interdits d’exercer à la suite du jugement prononcé par le conseil d’Etat. Selon un architecte, membre de la commission communale des travaux que nous avons contacté, il dévoila que le projet en question est un projet mort-né qui ne sera jamais réalisé et le dossier a été rejeté à cause de nombreuses défaillances et entraves, dont l’état du sol, la servitude et la surface du terrain qui n’est pas vaste pour contenir un tel projet…etc. L’association du comité de ce quartier compte porter les doléances aux plus hautes instances du pays pour interdire ce projet qu’ils estiment être « sans aucun respect des règles urbanistiques ». Le projet en tous corps d’état est composé de deux tours, constituant 2 fois 14 étages, de 2 fois 96 logements promotionnels, avec des commerces au niveau zéro. Le terrain libre devrait été utilisé comme aire de jeux pour les enfants. Ces deux immeubles, dont les travaux de terrassement ont débuté et dont un seul étage est constitué de 4 paliers, sa plaque de chantier ne présente aucune référence, ni indication, ni les délais de réalisation, encore moins le numéro du marché. Ce cas d’abus a déjà été signalé sur la page Facebook « Dénonciation des dépassements à Annaba » et fait le tour des réseaux sociaux. Les citoyens en appellent au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour intervenir et mettre fin au calvaire des habitants de cette cité. Selon des sources crédibles, le wali d’Annaba a réagi à ce problème et, suite aux requêtes des habitants demandant des explications sur ce dossier. Nous reviendrons sur ce dossier selon l’évolution de la situation, dans l’une de nos prochaines éditions.