Par : M.L
La fin de la saison estivale 2022 aura laissé bien des traces sur la côte bônoise. Avec un pic d’affluence sans précèdent et une nonchalance viscérale chez les visiteurs, mais également chez les habitants de la ville, la pollution a atteint des sommets à Annaba.
Les bouteilles de bière jetées dans la nature sont, sans aucun doute, l’élément qui revient le plus et qui ne cesse de prendre de l’ampleur malgré les interventions désespérées des associations écologiques et des citoyens les plus engagés sur le terrain.
Evitant de consommer dans les lieux servant de l’alcool pour des raisons économiques ou autres, une grande partie des consommateurs préfèrent battre en retraite, en allant dans des zones peu exposées où la nature a encore ses droits, pour boire sans se faire remarquer par les autorités. Evidemment, les bouteilles vides sont abandonnées sur le bas-côté de la route, ou au niveau des forêts et des champs limitrophes.
Le fait est qu’il est aujourd’hui impossible de ramasser quotidiennement ces déchets sans retomber dans une récidive. Les opérations de nettoiement par les communes et les associations sont certes efficaces, mais malheureusement éphémères face à la persistance des consommateurs désinvoltes.
La solution pourrait pourtant résider dans le repositionnement des priorités écologiques de la wilaya d’Annaba. Au-delà du fait de cibler les consommateurs qui s’approprient la nature pour leurs consommations et de leur imposer des amendes, il est tout à fait possible de les initier au respect des espaces naturels en imposant certaines contraintes économiques de manière plus subtile mais efficace.
L’argent étant le seul paramètre pouvant encore faire plier les incorrigibles, le retour à la bouteille-verre consignée pourrait être une bonne alternative. Le principe est de déposer des bouteilles vides chez les dépositaires pour pouvoir acheter des consommations alcoolisées. Les consommateurs ne disposant pas de bouteilles à consigner devront s’acquitter d’un surplus dans la somme totale de leurs consommations.
Cette démarche est de plus en plus usitée en Europe et se fait d’ailleurs même au niveau des brasseries qui adoptent désormais des démarches écologiques fièrement affichées sur leurs produits. En plus de diminuer le phénomène des bouteilles abandonnées dans la nature, cette démarche pourrait représenter un gain d’argent considérable, fruit du recyclage de verre.
Ces dispositions sont par ailleurs très faciles à prendre puisqu’elles ne nécessitent pas d’engagement financier particulier.