Par : Amar Ait Bara
Les activités commerciales sont menacées à Annaba et même à l’échelle nationale. Le danger provient du marché parallèle qui n’est soumis à aucune règlementation. Ce marché parallèle prolifère durant cette période du ramadhan en prenant des proportions inquiétantes, voire alarmantes où l’insécurité s’installe avec la prolifération du banditisme, des vols et des agressions. Rien n’est laissé au hasard, on squatte l’intérieur et l’extérieur des marchés, les rues et les ruelles pour exposer toutes sortes de marchandises, des vêtements aux fruits, des parfums cédés à 100 dinars l’unité, d’origine inconnue et surtout de qualité douteuse. Durant cette période, on laisse faire ces marchands de l’informel qui ne sont nullement inquiétés mais, par contre, ce sont les commerçants qui exercent dans la légalité qui s’inquiètent pour leurs commerces. En effet, les commerçants illégaux exposent leurs marchandes à côté et en face des commerces légaux qui ont des charges à payer, louant des magasins à coups de millions, des employés à payer, des impôts à régler…etc. Parfois, des articles coûtent moins cher à l’extérieur, exposés sur les trottoirs alors qu’à l’intérieur des magasins, ils coûtent parfois le double. Les commerçants de l’informel n’obéissent à aucune règle, ni loi ; ils n’ont aucune dépense ou taxes à payer et c’est pour cette raison que, parfois ils bradent leurs marchandises de qualité douteuse. Cette situation d’anarchie inquiète les commerçants qui déplorent l’attitude des pouvoirs publics qui observent un silence inquiétant.
La nuit, Annaba est une ville qui grouille, où les familles sont à la recherche désespérée de fringues pour leurs progénitures à l’occasion de l’Aïd el Fitr. Pour les Algériens, la journée est consacrée à l’achat des fruits et légumes et la nuit, à l’achat des habits. Apparemment, la conjoncture actuelle liée à la crise économique, sociale et sanitaire n’a pas influé négativement sur les bourses et les citoyens n’ont pas été dissuadés par cette crise mondiale puisque tout se vend et tout s’achète.
A ce sujet, le représentant de l’union des commerçants de la ville d’Annaba, UGCA, Berredjem Ryad, dira : « La sonnette d’alarme est tirée ; cette situation est qualifiée d’anarchie mettant la pratique commerciale légale en danger ». Et ce dernier ajouta « Cet état de fait met les commerçants de la ville dans une situation peu confortable et stressante, ce qui engendrera une crise sociale difficile à dénouer à cause des pratiques commerciales illégales, il est temps de remettre les choses dans leur contexte légal, cette situation ne doit pas s’éterniser ». Au niveau du marché Saf-Saf, les commerçants qui exercent dedans font la même chose que ceux qui exercent dans l’informel en squattant, eux-aussi, les trottoirs en exerçant la pression sur ceux qui exercent dans l’illégal.