La collecte des bouteilles et autres objets en plastique au niveau de la commune, sensée être un geste écologique, est en réalité, une véritable source de pollution.
En camion, en charrettes à bras ou à mains nues, les récupérateurs, de plus en plus nombreux fouillent dans les poubelles pour récupérer les déchets recyclables avant le passage des camions-bennes municipaux. La pratique est louable et d’utilité publique si ce n’est que ces personnes rejettent sur le sol, juste à côté des bennes, tout ce dont ils n’ont pas besoin. Laissant un tas de détritus éparpillés.
Les récupérateurs garent leur camion devant les bennes, prennent ce qui les intéresse et jettent par terre, sans se soucier des conséquences, ce qui ne l’est pas. A leur départ, le spectacle est on ne peut plus désolant. Lorsque l’on sait que cette opération est quotidienne, il est facile de constater que leur rôle premier, c’est-à-dire de trier les déchets et de sauvegarder l’environnement est biaisé. Ce geste, sensé être écolo, n’est que source supplémentaire de pollution. A moindre échelle, chaque matin, des personnes fouillent les dépotoirs ou les poubelles à la recherche de matières qu’ils peuvent revendre ou recycler. Là, encore même spectacle, ils récupèrent ce qui peut être utile et jettent, sans se soucier de salir, ce qui ne l’est pas. Ces pratiques de récupération, de tri, de réutilisation et de recyclage sont sensés contribuer au traitement d’une partie des déchets urbains. Elles pourraient fournir un réel service aux citadins de même qu’elles assureraient des emplois et revenus à des populations se situant aux marges du marché du travail. Malheureusement, elles génèrent toutes sortes de désagréments directement visibles dans les quartiers. Saturée de déchets, Annaba n’a pas besoin de récupérateurs qui en rajoutent.
Quotidiennement dénoncé, ce spectacle est visible dans les cités de la ville : poubelles qui débordent, dépôts « sauvages », quartiers à l’évidence malpropres, alentours des décharges dégradés, etc. Fréquemment, le discours commun associe la saleté des espaces publics à l’inactivité des agents de propreté, à la mauvaise gestion de la commune. Pourtant, de plus en plus de voix relèvent le manque de civisme des citoyens et l’impunité avec laquelle ils salissent tous les jours. Les lois existent contre les pollueurs mais qui doit les faire respecter ? La commune, souvent décriée fait de gros efforts pour améliorer la gestion des déchets. Certaines défaillances persistent cependant toujours du fait que le recyclage soit presque exclusivement réservé au secteur informel.
Par : Aly D