C’est en vertu des articles contenus dans le décret exécutif Réf 14/21, daté du 18/12/2021, modifiant et complétant le code de procédures pénales, notamment l’article 187/bis qui stipule une condamnation de 3 à 7 ans de prison, assortie d’une amende de 300 000 dinars à 700 000 dinars pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison ferme si des violences ont suivi et si ces actions ont privé les citoyens de leurs droits.
Cette affaire remonte au lundi 10 avril lorsque des dizaines de personnes se sont simultanément données le mot pour se rassembler devant le siège de la municipalité de Berriche, une localité distance de 12 kilomètres du chef-lieu de daïra de Ain Beida, sur la RN 80 reliant ces localités à la wilaya de Souk-Ahras ; ces manifestants, qui se sont vus exclus d’une liste élaborée par les municipaux de Berriche relative à l’attribution de 119 lots de terrain individuels à bâtir n’ont rien trouvé de mieux que d’ériger carrément un mur à l’entrée principale de la mairie.
Cette situation qui s’est accentuée par des attroupements de dizaines de personnes qui se également déployées sur la voie publique en la barricadant totalement, en utilisant des pneus usagés brûlés bloquant ainsi la circulation dans les deux sens, après avoir détruit tout devant eux, notamment les portes et les fenêtres du siège de la mairie.
Après plusieurs tentatives des services de sécurité pour dissuader les manifestants à revenir à de meilleurs sentiments sans résultat, le chef de l’exécutif, saisi de l’affaire a notifié deux réquisitions consécutives conformément aux textes en vigueur.
Voyant les choses prendre des tournures plus dangereuses sur la vie des citoyens et, pour rétablir le calme, les services sont contraints de procéder à des arrestations, où pas moins de 21 personnes, âgées entre 30 ans et 65 ans, sont arrêtées et présentées par devant la justice.
Hier, au niveau du tribunal de première instance de Ain Beida, la tension était au plus haut niveau avec la présence de centaines de personnes aux abords du tribunal avec un arsenal de services ce sécurité, formé des éléments de gendarmerie et de la police pour éviter tout débordement.
Les individus impliquées dans cette affaire se sont relayés devant la juge pour répondre des charges retenues contre eux, l’un après l’autre, ils ont tous rejeté ces griefs ; à l’issue des interrogatoires, la juge a fait venir tous les prévenus pour les confronter à des vidéos reprenant tous les faits depuis le début des hostilités.
La partie civile de la défense de la municipalité, victime de cet agissement, a souligné la gravité de ces actes sans précédents et la crainte de prendre des proportions qui dépasseront les frontières de la wilaya a demandé l’application des textes en vigueur.
Cette affaire a permis à pas moins de 18 avocats qui se sont relayés pour avancer des arguments et essayer de sauver leurs mandants, le verdict sera prononcé la semaine prochaine.
Par : Chebout Hamoudi
