Par : Adam S
Dans le périple qu’il a entamé dans les différentes communes de la wilaya de Jijel au lendemain de son installation à la tête de cette wilaya, au mois de septembre dernier, le wali Ahmed Meguellati, est allé s’enquérir de l’état de certaines localités à El Ancer. Dès son arrivée dans cette commune, il y a quelques jours, il n’a pas tardé à mettre le cap sur Aziar, l’une des zones d’ombre les plus marginalisées dans cette région à relief montagneux. Sur les lieux, il a rapidement été assailli par de multiples doléances soulevées par des habitants visiblement éprouvés par les difficultés de la vie.
Comme partout ailleurs, leurs soucis portent sur le désenclavement, les coupures d’électricité, l’alimentation en eau potable et bien évidemment la couverture sanitaire. Entre les promesses d’une prise en charge de ces préoccupations et la réalité d’un terrain qui reste à déblayer pour lancer un sérieux programme de développement, la population locale continue de nourrir l’espoir d’un lendemain meilleur. A ce titre, il est surtout attendu l’aménagement du tronçon de route reliant cette localité au CW 135 B, dont seul un petit parcours est bitumé. Il reste encore quelques kilomètres à aménager pour permettre aux habitants de se déplacer dans de meilleures conditions. C’est dans cette optique que leur espoir porte également sur la réhabilitation de cette voie névralgique pour le désenclavement de cette localité en direction de la commune limitrophe d’Ouled Yahia.
Selon des citoyens rencontrés sur les lieux en marge de la visite du wali, cette route représente un axe d’une grande importance pour leur déplacement soit en direction d’El Ancer ou d’Ouled Yahia. Faisant face à des difficultés pour subvenir à leurs besoins quotidiens, la plupart des habitants de cette authentique zone d’ombre à désenclaver vivent de l’élevage et l’oléiculture. Après avoir fui la région durant la décennie de lutte contre le terrorisme, certains sont revenus retrouver leur vie d’avant cet épisode dramatique, faute de moyens pour pouvoir continuer à louer des maisons dans les villes.
Face au wali, des citoyens ont émis le vœu de voir la situation s’améliorer sur le plan du développement pour permettre à d’autres de revenir se réinstaller dans cette bourgade rurale à mille lieux du développement. En attendant le lancement de certains projets, le wali a donné l’instruction d’entamer les procédures d’ouverture d’une salle de soins sous le sceau de l’urgence. Longtemps fermée, cette seule structure de santé dont a bénéficié cette localité a été fermée et abandonnée en raison de la dégradation des conditions sécuritaires au début des années 1990. Depuis, elle est tombée dans un état de délabrement.
Pour son ouverture, quelques aménagements sont requis en attendant sa réhabilitation totale et l’affectation d’un infirmier et d’un médecin pour relancer ses activités. Outre cette difficulté de se faire soigner, les habitants font face à un manque cruel et éprouvant d’eau potable. Le seul moyen qui leur reste c’est de recourir à l’achat de citernes d’eau, sinon c’est aux ânes qu’ils recourent pour aller chercher l’eau et transporter quelques jerricans.