Quinquagénaire passionné de la culture, Djamel Eddine Hadji s’est imposé comme l’une des figures les plus actives sur la scène culturelle locale à Jijel. Avec de modestes et simples moyens, il contribue à faire de l’espace virtuel, son domaine de prédilection, une tribune d’échange pour faire connaître le riche patrimoine culturel local.
Sans bureau, ni affiches ni aucun autre support, il passe à l’action et force le respect. Non seulement il fait étalage de la richesse d’un patrimoine qu’il tente de préserver par sa ferveur et son engagement, il est allé à la rencontre de figures locales pour faire connaître les traditions jijeliennes, notamment durant le mois sacré de Ramadan.
Sa dernière innovation dans ses multiples créations à travers l’espace virtuel est le lancement d’une émission qu’il a intitulé « les premiers pas », qui connaît un engouement particulier au sein des internautes. À travers cette émission, il tente de faire connaître au public des figures locales impliquées dans certains domaines professionnels, notamment culturels, artistiques et médiatiques. Avant de verser dans cette animation virtuelle, Djamel a à son actif un important ouvrage sur la ville de Jijel. Intitulé « Mémorial de la ville de Jijel », l’ouvrage a été publié en 2012.
De prime abord, et avant de revisiter le parcours de cet homme à la richesse culturelle remarquable, rappelant que Djamel Eddine Hadji est marié et père de trois enfants. Titulaire d’un diplôme de technicien en informatique, il est un retraité de l’entreprise nationale du liège (ENL). Son contact avec le milieu culturel, sinon son déclic, comme il préfère le souligner, remonte à l’année 2003, plus exactement à la mort de son père, le défunt, Ahcene Hadji, qui était l’ami intime de Salah Bouseloua.
Ecrivain, historien et dramaturge, ce dernier n’est autre qu’un personnage emblématique de la ville de Jijel qui a publié plusieurs ouvrages sur cette cité, capitale de la tribu des Kotama. L’idée d’écrire un livre sur cette ville a germé à partir de ses contacts avec cet homme qu’il retrouvait au café « Ben Salem ex « Tramoss », au centre ville de Jijel. Et comme il est de coutume que de la discussion jaillit la lumière, Djamel rappelle que dès ses premières discussions avec « Da Salah », cette idée de se lancer dans des recherches sur l’histoire de la ville de Jijel ne l’a pas abandonné jusqu’à sa mise en œuvre.
« Seulement, Da Salah voyait les choses autrement. Avec ses orientations et sa patience légendaire, il m’a, plutôt, encouragé à présenter ce travail sous forme d’un livre afin de préserver la mémoire de nos ancêtres et laisser des traces aux futures générations », note-il. C’est en collaboration avec cet homme d’une exceptionnelle qualité intellectuelle que Djamel a publié, en 2012, « le mémorial de la ville de Jijel, une incursion dans le passé – 1891/ 1962 ». La ferveur culturelle de Djamel ne s’arrête pas là, puisqu’il est lancé dans l’organisation d’expositions sur plusieurs thèmes se rapportant à la culture locale. En 2013, il organise une exposition en hommage à Cheikh Ferhat Fridja, avant d’enchainer par une autre, en 2014, sur la grande mosquée Mohamed Tahar Sahli.
La série de ces initiatives culturelles s’est poursuivie par d’autres expositions photographiques en plein air, en juin et août 2014, à l’APC, et au musée Kotama, en 2015. Une autre exposition est tenue en 2016 au musée Kotama, sur la Casbah de Jijel, la grande mosquée, la Medersa de Jijel et les anciennes maisons du style néo-mauresques.
En 2018, il passe à une autre étape dans son activisme culturel et fonde une association portant le nom de « Association Culturelle Jijel antique » qu’il préside jusqu’à ce jour. Avec les membres de cette association, il contribue à l’organisation de nombreuses activités, dont des conférences, des hommages et des expositions. Ses travaux virtuels au sein de cette association ont porté de 2008 à ce jour au lancement de plusieurs activités sur facebook avec divers thèmes en invitant des personnalités jijeliennes et en faisant connaître les quartiers de la ville de Jijel, notamment durant la période de confinement sanitaire liée à la pandémie de la covid 19.
Ses dernières émissions ont porté au lancement de deux rubriques virtuelles, l’une à caractère humoristique ou historique intitulée « l’histoire du jour », tournée au mois de Ramadan, et l’autre, « les premiers pas », retrace les débuts professionnels de ses invités. Le palmarès de cet homme est étoffé par la réalisation de dix vidéos, qui ont été montées dans le groupe de l’exposition virtuelle de Jijel ou sur sa page facebook.
À la fin de son mandat à la tête de cette association, qui expire, le 23 juillet, prochain, Djamel prône toutefois l’alternance et espère laisser la place à d’autres membres pour injecter du sang neuf dans les activités associatives de « Jijel antique ». Son seul regret tout au long de ce parcours est de ne pas avoir décroché un local pour abriter les activités de cette association. Les autorités de la ville de Jijel ont ainsi décidé en guise de « récompense » pour cette association au parcours remarquable dans la vie culturelle locale !
Par : Amor Z