Maladie qui n’est pas rare, mais qui reste souvent mal comprise au sein de la population générale et malheureusement même par certains sujets qui en sont atteints. L’asthme est une pathologie dont les symptômes peuvent parfois être très dramatiques voire même, dans certains cas, mener à la mort. Fort heureusement, une prise en charge adéquate peut assurer une vie quasi normale aux asthmatiques.
C’est quoi l’asthme ? Et comment se manifeste-t-il ?
L’asthme est une inflammation chronique des voies aériennes inférieures « les bronches », pouvant toucher aussi bien les enfants que les adultes et qui se manifeste cliniquement par des sifflements, des difficultés à respirer, des sensations d’oppression thoracique et parfois de la toux. Ces signes sont généralement variables en fréquence, intensité et temps de survenue, et sont le résultat direct de l’inflammation des voies respiratoires basses. Cette inflammation entraine alors un épaississement des parois de ces bronches et l’hypersécrétion de mucus donnant un encombrement de la lumière des voies aériennes et une diminution de leurs calibres. Le patient éprouve alors des difficultés à expulser l’air vers l’extérieur lors de l’expiration et ressentira alors la classique sensation d’oppression thoracique.
On parle de crise d’asthme lorsque les symptômes respiratoires de la maladie surviennent de façon plus ou moins brutale, nécessitant parfois une prise en charge médicale en urgence.
L’asthme a une fréquence non négligeable. En Algérie, sa prévalence est de 3,1% chez l’adulte et de 4,1% chez l’enfant selon l’étude AIRMAG (2008). Selon l’étude Tahina (2007), il s’agit de la troisième maladie chronique la plus fréquente après l’hypertension artérielle et le diabète.
Quels sont les facteurs incriminés dans son déclenchement ?
Cette maladie est dite multifactorielle. L’hérédité et les facteurs environnementaux sont fortement incriminés dans sa genèse. Le risque pour un enfant de développer cette pathologie augmente de 10% à 25% lorsqu’un de ses parents est asthmatique par rapport à un sujet dont les parents sont sains, et de 50% lorsqu’ils sont tous deux atteints. L’exposition environnementale (dans un milieu de travail par exemple) aux fumées, aux polluants ou aux substances allergisantes peut déclencher cette pathologie, voire même augmenter la fréquence de survenue des signes et accentuer leur gravité.
Quelles sont les bases du traitement de cette pathologie?
Le but du traitement de la maladie asthmatique est d’assurer une vie aussi normale que possible au malade, en minimisant l’intensité des symptômes et en évitant l’apparition brutale de ces derniers afin de maintenir sur le long cours une bonne fonction respiratoire. Le médecin prescrit généralement à son patient un traitement de fond, basé principalement sur les corticostéroïdes inhalés, pour une meilleure efficacité au niveau pulmonaire et un minimum d’effets secondaires généraux, souvent associés aux bronchodilatateurs, en plus d’un traitement de crise, utilisé en cas de nécessité dans le but d’atténuer les symptômes aigus. Les doses sont ajustées selon l’âge du patient (enfant/adulte) et le niveau de contrôle de la maladie, et il existe plusieurs appareils d’inhalation qui peuvent être choisis selon les préférences du patient dont les aérosols-doseurs et les inhalateurs de poudre sèche.
Il est estimé que 50% des patients asthmatiques ne suivent pas correctement leur traitement, et ceci est dû dans une large partie à la mauvaise technique d’utilisation des inhalateurs. Il est conseillé donc de se référer à son médecin traitant pour apprendre cette dernière d’une façon convenable et ainsi bénéficier au maximum de ce traitement. L’éviction de tout facteur déclenchant ou aggravant les signes cliniques d’asthme est aussi un pilier très important dans la stratégie thérapeutique pour minimiser d’un côté l’intensité des signes et de l’autre, optimiser l’effet des médicaments. La pratique des sports d’endurance tels la natation, le jogging et le cyclisme, est aussi recommandée pour les asthmatiques afin de développer leur capacité pulmonaire et ainsi diminuer l’essoufflement.
En conclusion, l’asthme, malgré la « fausse » banalité qui lui est attribuée dans l’imaginaire collectif, ne doit pas être pris à la légère par le malade ou son entourage.
Il faut consulter le plus rapidement possible chez un médecin s’il y a apparition de symptômes évocateurs afin de poser le diagnostic et s’assurer une prise en charge adéquate de sa maladie dès un stade précoce, le malade doit s’efforcer pour comprendre au mieux sa maladie, suivre le traitement scrupuleusement et au moindre doute sur les modalités de celui-ci ou sur la technique d’usage de certains inhalateurs par exemple doit revoir son médecin afin qu’il lui réexplique la méthode correcte car cela conditionne fortement l’évolution de la maladie.
Par : Kara Chahrazed*
Membre du Club Averroès Faculté de médecine d’Annaba*