Par : A.Ighil
Un élu de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Annaba, lors de son assemblée ordinaire tenue jeudi dernier, a interpellé la direction des services agricoles sur le sort des terres agricoles inexploitées ou abandonnées à travers la wilaya que l’élu estime à 137 hectares, « superficie non négligeable », dira Tahar Aggoun. Alors que pour le directeur de la wilaya de l’Office national des terres agricoles (ONTA), la surface récupérée est de 322 hectares. Cela entre dans le cadre de l’assainissement du foncier agricole et de récupération des surfaces inexploitées, en vue de les octroyer aux vrais investisseurs et autres exploitants. Or, dans le cas de la wilaya de Annaba, le paysage agricole connaît depuis des décennies une profonde mutation. Les agressions sur les parcelles sont nombreuses. Des centaines d’hectares de terre agricoles ont été affectés à la construction d’unités industrielles, de promotions immobilières, de hangars, à la cession illégale à des tiers en location. Le béton a eu raison du foncier. Des promoteurs véreux se procurent des parcelles à bas prix, non constructibles, pour les rendre urbanisables tout en modifiant le plan d’urbanisme. Plusieurs communes de la wilaya de Annaba qui ont une vocation agricole par excellence, à l’instar des communes d’El Eulma, Ain Berda, Cheurfa et El Eulma , voient des centaines d’hectares de terres fertiles se réduisent comme peau de chagrin. Une excellence qui se traduit aujourd’hui par une faible production agricole. Une situation résultant de l’invasion du béton, des fermes pilotes, des EAC et EAI détournés de leur vocation première. Selon un bilan établi par l’ONTA, 1.582 PV ont été dressés pour diverses infractions, dont notamment 115 pour non exploitation de terres agricoles. Ainsi, l’opération de l’assainissement du foncier agricole est un travail de longue haleine. Des investigations, menées il y’a quelques années, ont révélé l’implication dans le détournement des terres agricoles de leur vocation initiale par des personnes influentes. Des commissions installées, depuis 2018, pour la récupération des terres agricoles non exploitées ont, à ce jour, apporté leurs conclusions.