Par : A.Ighil
Rien ne semble plus aller à l’usine Fertial d’Annaba, mais aussi à celle d’Arzew. Des unités névralgiques en série, telles le Nitrate d’ammonium, l’acide nitrique qui nécessite deux mois de réparation, l’ammoniac et les NPK, sont en arrêt technique depuis deux jours. Cela engendrerait, non seulement des pertes énormes pour l’entreprise, mais aussi l’annulation des commandes faites par les différents clients. Cette situation suscite une grosse inquiétude au sein des travailleurs. La gestion de l’entreprise est pointée du doigt dont certains crient au gâchis à la suite d’un manque d’investissement criard et de recrutement tant réclamé par le partenaire social. Ces arrêts à répétition sont dus, essentiellement, selon certaines sources proches de l’entreprise, à la vétusté des équipements. Ainsi, un climat social délétère s’est installé au sein de l’entreprise qui dure depuis plusieurs mois.
Pourtant, l’entreprise connait une embellie financière, puisque durant l’année en cours, elle a exporté plus de 450.000 tonnes d’ammoniac dont le prix sur le marché mondial est estimé à 1.000 $, des chiffres énormes qui ne se répercutent nullement sur la revalorisation des salaires des travailleurs tant revendiqués et encore moins sur l’effort d’investissement pour la mise à niveau des installations qui sont leurs seules sources de revenus. Devant ce climat malsain, la direction fait toujours la sourde oreille devant les revendications socio-professionnelles du partenaire social et l’absence prolongée de Stéphane Dieudé, directeur général de l’entreprise, lequel le syndicat a réclamé purement et simplement son départ.
Depuis plusieurs années, les dirigeants de Fertial ont longtemps failli à leurs engagements concernant l’investissement dans l’outil de production afin de sécuriser les installations et réduire les impacts environnementaux. Et la promesse d’enfouir les pipelines qui assurent le transport de l’ammoniac depuis l’usine jusqu’au port d’Annaba, n’a jamais été tenue. Ainsi, la situation de l’entreprise Fertial, l’une des plus performantes du pays dont l’existence est hypothéquée par une vétusté très avancée de ses installations et un malaise social, remettant en cause son statut de fleuron international dans le domaine de la production des fertilisants.