Par : Hamid Daoui
La Cour des Comptes est de retour à la mairie d’El-Khroub. Les entreprises communales à caractère industriel et commercial (EPIC) seraient l’objet de cette énième visite d’inspection et de contrôle, a-t-on appris de sources avisées.
Il s’agit de l’entreprise des espaces verts et de celle des travaux de l’éclairage public qui seraient visées par les investigateurs de cette institution de contrôle juridique de la gestion des dépenses publiques de l’Etat. Les mouvements récurrents de protestation ouvrière relative aux salaires de plusieurs mois impayés de l’ECEV et les scandales de gestion et de dilapidation des années écoulées de l’ETREP seraient à l’origine de ces enquêtes qui n’épargnent pas non plus, semble-t-il, les autres entreprises de même statut qui vivent la même situation de faillite dissimulée sous plusieurs formes.
D’autre part, les autorités de la wilaya de Constantine relèvent des griefs de gestion des affaires de la commune par les responsables administratifs et les élus de l’APC qui rencontrent des difficultés à démarrer ce nouveau mandat électif, lesté, faut-il le rappeler, par de lourds fardeaux hérités des précédentes mandatures catastrophiques à tout point de vue, notamment financier avec les dettes accumulées auprès des opérateurs privés qui procèdent au recours des tribunaux en présentant les documents de « service fait » de leurs engagements contractuels, délivrés avec la complaisance de l’APC afin de se faire payer les montants faramineux à partir du Trésor public.
Il y a quelques années, ces montants s’élevaient à plus de 30 milliards relevés, avec étonnement par l’ex-chef de l’exécutif de la wilaya lors d’une réunion rendue publique par voie de presse. Et l’on peut aisément avancer que ceux-ci auraient atteint la somme de plus de 50 milliards, selon des sources qui soupçonnent des surfacturations et des « services faits » « fictifs » pour des travaux non réalisés ou inachevés et des fournitures de biens non effectuées ou non réceptionnées qui auraient vidé la recette des contributions diverses de la commune. Ce qui n’a pas manqué de susciter les récriminations de la tutelle et d’alimenter un climat de travail délétère avec ses corolaires, des accusations mutuelles et une déstabilisation dans les postes de responsabilités de diverses structures administratives et techniques de la municipalité où les forces résistantes qui s’opposent aux changements ne sont pas étrangères afin de rebondir sur les leviers de commandes en profitant des statu quo qui ont pu se reproduire des décennies durant.
D’autant que la jeune composante de l’exécutif actuel et ses pairs élus « parachutés » et « infiltrés » sont confrontés pour la plupart à leur première expérience dans les affaires de la cité et se trouvent par conséquent pris entre les tenailles de la vieille bureaucratie corrompue qui n’a jamais quitté les lieux dans ce prétendument rajeunissement opéré par les pouvoirs publics dans le recyclage du même système ankylosé ! Le voile est levé sur les dysfonctionnements et les dilapidations du passé, rattrapés par la réalité têtue de la vie !