C’est la énième fois que le marché couvert du centre-ville d-El-Khroub reçoit la visite des autorités locales depuis sa rénovation pour un montant de plus de 1milliard, et quelques sous pour sa réouverture au public! Mais en vain. Exceptée une poignée d’anciens occupants des stands et quelques commerces dont les acquéreurs en titre de ce patrimoine communal, le plus grand nombres des locataires et/ou leurs héritiers ont boudé cet espace commercial et artisanal à cause de la concurrence déloyale de l’informel qui sévit à Tanja, une rue transformée en une piétonnière sous le mandat municipal 1997/2002.
Depuis la longue période de fermeture, suivie par les travaux de ce patrimoine, les marchands de fruits et légumes et d’autres commerçants se sont convertis dans l’informel de Tanja, du marché 1.600 logements et ailleurs, en d’autant d’espaces publics, rues et trottoirs où ils ont érigé des baraques en guise de stands. Au préalable, leur nombre avoisinait la quarantaine avant de se démultiplier pour occuper tout le long de la piétonnière et ses artères malgré la résistance des habitants au début, l’informel s’est imposé et a réussi à convertir les récalcitrants parmi les habitants de tout le quartier en commerçants, d’autant que la grande majorité des locataires des lieux ont bénéficié des relogements dans la foulée des nouveaux appartements sociaux! Quant aux propriétaires des maisons mauresques en plain-pied, ces derniers ont revendu leurs biens immobiliers où se sont eux-mêmes convertis en commerçants! C’est dire que le commerce à Tanja s’est répandu pour devenir le plus attractif, “malgré la flambée des prix pratiqués et la moindre qualité de ses produits exposés à la vente comparativement aux autres grandes surfaces à Ali Mendjeli”, selon l’avis de beaucoup de ménages qui osent le déplacement vers cette nouvelle méga agglomération pour faire leurs courses avec un bonus d’une balade en faisant des économies en sus, disent-ils.
Cependant, il faut rappeler que les pouvoirs publics n’ont pas réagi à temps, ils ont pris trop de retard pour rénover le marché couvert du chef-lieu ou provoquer une lourde bureaucratie à l’endroit du marché de la cité des 900 logements, quasiment fermé depuis 1989/90! Ce dernier a connu le même sort que l’ancien, alors que celui de la cité des 1.600 logements, construit bien après est opérationnel, voire saturé de commerçants et de clientèles jusqu’à sa transformation en “bidonville commercial ” et bien d’autres fléaux sociaux devenus non-maitrisables à cause de l’incurie des élus, des autorités et de leurs services d’urbanisme, de l’environnement et de la sécurité…etc.
Quant au vieux marché couvert du centre-ville, érigé sur les décombres des ateliers de fonderie et forges de maréchaux-ferrants remontant à l’époque coloniale, il semble que “celui-ci s’est fondu dans les braises” de l’incompétence et les fanfaronnades des responsables élus et fonctionnaires techniques véreux de l’Etat et ses collectivités locales qui ont failli à leurs missions d’organiser le commerce et les infrastructures et surfaces, du commerce de proximité et encore moins celui dit “parisien”, tant galvaudé par un ancien P/APC et d’autres initiatives “copier-coller” d’outre-mer !
Par : Hamid Daoui