Par : Roumaissa Facih*
L’organisation mondiale de la santé dénombre environ 50 millions de personnes atteintes de maladies démentielles dont 35,6 millions sont représentés par la maladie d’Alzheimer, un nombre qui devrait presque doubler tous les 20 ans.
Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’altération progressive et lente des fonctions cérébrales allant de la mémoire jusqu’aux facultés acquises au cours de la vie telles que les savoirs faire, le langage et les calculs mentaux etc…
En fait, le fonctionnement cérébral est assimilé à un réseau de neurones dont l’efficacité est directement liée au nombre de connexions entre ces neurones, c’est précisément à ce niveau-là que réside le défaut conduisant à la survenue de la maladie d’Alzheimer. Notre cerveau essayera dans ce cas de compenser ce manque par tous les moyens y compris, sacrifier certaines de ses fonctions.
Pouvons-nous voir venir la maladie ?
Dans le début de la maladie les symptômes prennent du temps à se révéler et sont difficiles à diagnostiquer, les lésions cérébrales sont considérables et surtout irréversibles ne pouvant confirmer la maladie qu’en post mortem c’est à dire lors de l’autopsie après décès du malade.
L’IRM détient une grande place en matière d’Alzheimer en neuroscience, les images de cet examen vont montrer des éléments essentiels (résultats de dépôts de deux sortes de protéines s’appelant Beta amyloïde et tau) permettant d’évoquer le diagnostic.
L’évolution dans le temps
Les lésions déjà citées vont être la source d’autres conséquences au niveau cérébral, les dépôts protéiques étant plus marqués dans l’hippocampe ; structure de la mémoire par excellence ; vont donner une détérioration de cette dernière. Il y aura également un élargissement des ventricules ; des cavités contenant du liquide céphalo-rachidien à des fins protectrices ce qui fait que le cerveau sera menacé. Les lésions vasculaires ne passent pas inaperçues, se manifestant essentiellement par des hémorragies et des infarctus des artères cérébrales.
Ce sont ces changements qui contribuent en grande partie à la perte des fonctions cognitives chez un atteint de la maladie d’Alzheimer.
Cette évolution est-elle freinable ?
Certaines activités ont démontré un bénéfice contre la maladie d’Alzheimer, en chef de fil se trouve l’activité physique qui améliorerait fortement les performances du cerveau, la simple marche quotidienne et régulière peut donner des résultats.
L’autre outil qui peut jouer sur la neuroplasticité c’est à dire la capacité des neurones à se remodeler ; serait le stimulus cérébral (écouter une musique particulièrement appréciée de façon répétitive, lire et solliciter ses capacités d’apprentissages) va générer de nouvelles connexions dans le cerveau et l’enrichir.
Qu’en est-il de la psychologie ?
Une personne atteinte d’Alzheimer ne doit pas subir une marginalisation à cause de sa maladie. En effet, bien que son jugement et sa raison soient altérés le capital émotionnel qu’elle possède restera présent et elle sera encore plus susceptible de distinguer les changements de comportement à son égard.
Par ailleurs une sécurisation affective est primordiale pour désamorcer les crises de colère qui peuvent faire surface de temps à autre, la conséquence d’une sensation de non-compréhension par le monde extérieur.
Il faut garder à l’esprit que la sérénité du malade réside dans l’acceptation de sa pathologie et ceci n’étant pas possible que par l’aide de son entourage.
Membre du Club d’Averroès Faculté de médecine Annaba*