La wilaya a accueilli, hier, une délégation d’experts algériens de la diaspora. Ensemble, ils ont posé les premiers jalons d’un projet phare : l’Algeria Technology Park. Objectif affiché : faire de la ville une référence en matière d’innovation et de souveraineté numérique.
Ce dimanche, une scène peu commune s’est jouée à la wilaya. Dans une atmosphère mêlant fierté, attentes et détermination, le wali, Abdelkader Djellaoui, a accueilli une délégation de haut niveau composée d’experts et de chefs d’entreprise algériens installés à l’étranger. À l’ordre du jour : jeter les bases d’un projet technologique national d’envergure et enclencher un nouveau cycle de coopération entre l’Algérie et sa diaspora scientifique.
Sous la houlette des plus hautes instances de l’État et avec l’appui coordonné des ministères des Postes, des Start-ups, de la Formation professionnelle et de la Jeunesse, cette rencontre marque un tournant. Non pas un simple appel symbolique aux «cerveaux» expatriés, mais une tentative concrète de les intégrer dans une stratégie de développement technologique structurée, pilotée depuis le territoire.
Le point focal de cette visite : le projet Algeria Technology Park. Un nom qui fait déjà écho dans les cercles de l’innovation. Derrière ce parc technologique se dessine une ambition claire : créer à Annaba un écosystème capable d’accueillir des startups, des laboratoires, des centres de formation et des entreprises spécialisées dans les technologies avancées. L’intelligence artificielle (IA), les systèmes autonomes, la cyber-sécurité ou encore le cloud computing, figurent parmi les piliers du modèle envisagé.
Autour de la table, les profils impressionnent. Chercheurs établis dans des universités prestigieuses, fondateurs de start-ups basées entre la Silicon Valley, Londres ou Séoul, et experts reconnus dans la transformation numérique. Pourtant, ce qui frappe, c’est moins le prestige que l’engagement. Beaucoup d’entre eux affirment vouloir «redonner au pays ce que l’exil professionnel leur a permis d’acquérir». Tous partagent une même idée : l’Algérie ne manque pas de talents, mais d’opportunités bien structurées pour les canaliser.
Le choix d’Annaba n’est pas anodin. Position stratégique, accès aux infrastructures, bassin universitaire dynamique : la ville dispose d’atouts solides. Encore faut-il leur adjoindre une volonté politique stable et des dispositifs incitatifs à la hauteur. Sur ce point, les autorités locales assurent que le soutien est entier, tant sur le plan administratif que logistique. L’objectif est de faire d’Annaba une vitrine technologique, capable d’entraîner dans son sillage d’autres régions du pays.
Plus qu’une simple réunion, cette visite ressemble à un acte fondateur. Car en tendant la main à ses compétences dispersées dans le monde, l’Algérie change de posture. Elle ne se contente plus de constater l’exil des compétences ; elle propose un retour organisé, porteur de projets, et orienté vers l’avenir.
Il reste, bien sûr, à transformer les intentions en actes, les projets en réalisations concrètes. Mais le ton est donné : l’Algérie veut désormais s’écrire avec ses talents, ici comme ailleurs, et Annaba entend bien être le terrain de cette reconquête.
Par : Mahdi AMA