A l’approche de la fête religieuse de l’Aid-el-Adha, prévue ce 28 juin 2023, des familles commencent à aborder l’achat du mouton avec appréhension. Les internautes enflamment la toile et soulèvent avec pertinence ce sujet qui tient à cœur toute la population. Ammi Chérif, un retraité du secteur public est catégorique : “Des familles ne sont pas en mesure de célébrer cette cérémonie.
Des milliers de pères de familles sont au chômage et sont incapables de faire face à l’achat du fameux mouton qui dépasse les 8 millions de centimes”. D’autres interlocuteurs abondent dans le même ordre d’idées et plaident pour l’annulation du sacrifice du mouton qui soulagerait une majorité de la population qui souffre en silence et n’a pas les moyens financiers de se plier à cette cérémonie religieuse.
Ammi Mohamed, un octogénaire retraité de l’éducation nationale, poursuit : “l’imam de chaque secteur de la ville ou du village immolerait ce jour-là un bélier acheté collectivement par des mécènes et les quartiers de viande seront distribués aux démunis. L’Islam est une religion qui prêche la tolérance, la solidarité, la générosité. La situation vécue actuellement interpelle les autorités politiques et religieuses du pays”.
Toutefois, de nombreux citoyens que nous avons abordés, nous ont affirmé qu’ils étaient contraints de contracter des dettes ou d’effectuer des prêts auprès des proches ou amis pour acheter le fameux mouton. Des pères de familles démunies nous ont avoué qu’ils allaient acheter quelques kg de viande ovine, une fressure, des abats et tripes pour faire plaisir à leurs enfants qui attendent impatiemment l’incontournable couscous garni de généreux morceaux de viande, les brochettes et les côtelettes grillées.
Comme chaque année, des associations caritatives et des mécènes ciblent les familles nécessiteuses en leurs offrant dans la discrétion totale un mouton. Tout le monde s’accorde à déplorer que cette année le cheptel n’est plus à la portée des bourses modestes et même des familles aux ressources financières jugées moyennes.
Nos interlocuteurs affirment que les prix ont flambé puisqu’un simple agneau est proposé à plus de 6 millions de centimes et des moutons et béliers à 9 à 10 millions. Les familles sont confrontées à un véritable dilemme, à savoir comment satisfaire leurs enfants qui attendent impatiemment leur mouton qu’ils promèneront dans leur cité ?
Par : A.A