Par : Hamid Baali
Ces dernières semaines, les consommateurs ont constaté avec satisfaction une baisse substantielle des prix des viandes rouges dans les boucheries et grandes surfaces du chef-lieu de wilaya. En effet, la viande ovine qui était taxée à 1.350 dinars le kilogramme est désormais proposée à 1.000, voire 900 dinars ! Du jamais vu ! Quant à la viande bovine sans os, elle a dégringolé de 1.700 dinars à 1.300 dinars le kilogramme, suscitant l’engouement de la clientèle, ravie de se ravitailler à moindre coût et de pouvoir concocter des plats délicieux pour la maisonnée.
Dans ce contexte, nous avons effectué une tournée en ville pour constater de visu ce miracle et tenter d’en saisir les raisons profondes. Ce sont les supérettes dont le nombre ne cesse de croître au niveau de la wilaya de Guelma qui avaient lancé cette vente promotionnelle et le bouche-à-oreille a été une pub sans précédent puisque des files de clients se présentent aux rayons ” Viandes fraîches ” pour acquérir plusieurs kilogrammes. Concurrencés, des bouchers ont suivi ce mouvement en consentant des rabais conséquents par le biais d’affiches placardées à l’entrée des magasins.
Cependant, des citoyens se sont rapprochés de notre journal pour exprimer leur point de vue et l’un d’eux nous déclare : ” Croyez-moi, la viande ovine est en fait de la viande de brebis car des chevillards et des maquignons se rendent régulièrement dans les régions du Sud et de l’Ouest du territoire national pour acheter ce cheptel dont la qualité laisse à désirer ! Imaginez que ces quartiers de viande recèlent de la graisse d’une épaisseur anormale et d’aucuns déplorent que cette viande n’est pas tendre ! “.
D’autres interlocuteurs abondent dans le même sens et répliquent que la viande d’agneau de lait que nous envient des pays voisins est d’une qualité inégalable et elle est disponible chez certains bouchers de bonne foi, dont le souci majeur est de satisfaire leurs habituels clients. Il est évident que la viande de bœuf ne peut rivaliser avec la viande de veau tant recherchée ! Toutefois, une pratique est à dénoncer dans certaines supérettes qui proposent de la viande rouge dans des barquettes disposées dans des présentoirs dont la réfrigération est insuffisante. A cet égard, les préposés de ces rayons de boucherie découpent des morceaux de viande qu’ils mettent sous emballage sans étiquette obligatoire qui spécifie la date de mise en barquette et celle de la péremption. Aucun contrôle n’est opéré par les services compétents censés veiller sur la santé et la salubrité des consommateurs et cette défaillance encourage des commerçants indélicats, adeptes du gain facile. De nombreux témoignages concrets ont confirmé que de retour à la maison, il s’était avéré qu’une fois l’emballage retiré, la maîtresse de maison avait été agressée par une puanteur caractérisée de cette viande avariée. Des citoyens ont saisi cette opportunité pour attirer l’attention des services de la DCP aux fins de mettre un terme à ces dépassements inacceptables qui nuisent à la santé publique. Des contrôles inopinés et fréquents permettront de séparer le bon grain de l’ivraie !