Le secteur des Transports, sous toutes ses formes, vit ses pires moments dans la wilaya d’Annaba. La direction en charge de ce secteur a, longtemps, brillé par son absence ; car, la situation des transports publics est, le moins que l’on puisse dire, chaotique.
Un secteur livré à lui-même. Une wilaya connue pour disposer d’un parc roulant des plus saturés avec quelque 400 bus et 3.500 taxis. Ce qui a pour conséquence une circulation automobile des plus infernales, étant le dur quotidien des usagers, alors que le très attendu plan de circulation peine à voir le jour. Des études ont été opérées, mais la réalisation des travaux nécessaires se fait toujours attendre.
La wilaya d’Annaba n’arrive pas à se hisser au rang des plus importantes villes du pays dans le domaine des Transports par des projets structurants, à maintes reprises revendiquées par le citoyen annabi.
Le dégel du projet du tramway tant attendu
La réalisation du tramway reste le projet le plus désiré. Une revendication des plus légitimes. C’est un projet gelé depuis plusieurs années pour des raisons économiques qui devrait être remis au goût du jour en 2025. Ces dernières années, l’ensemble des parlementaires de la wilaya d’Annaba ont fait de ce projet leur cheval de bataille, à l’image du député Mohamed El Hadi Tebessi et autres sénateurs. Quoi qu’on en dise, ce moyen de transport urbain et suburbain moderne pourrait être la solution des problèmes de transports que connaissent plusieurs communes. Aux dernières nouvelles, un nouveau tracé a été élaboré pour ce projet dans l’espoir de défendre son dégel.
Les pouvoirs publics ont préféré doter des villes de moindre importance, comme Ouargla ou Sidi Bel Abbes, de tramways et, plus récemment la ville de Mostaganem, opérationnels depuis des mois, voire plusieurs années, alors que la wilaya d’Annaba a vu son projet gelé pour des raisons économiques. Bien que l’usine Cital de l’assemblage des rames de tramways soit implantée sur son territoire, c’est là tout le paradoxe. Pour ce qui est des infrastructures existantes, elles sont en état de délabrement très avancé. Les stations Kouche Nour Eddine et Souidani Boudjemaâ intercommunale et inter-urbaine, n’ont pas fière allure.
Cette dernière fait l’objet d’un étrange projet d’aménagement, dont les travaux s’effectuent au beau milieu des incessants mouvements des bus et de leurs passagers. Les deux principales stations de la ville sont implantées en plein centre-ville. Elles attendent toujours leur hypothétique rénovation qui a été prévue pour le troisième trimestre de 2023.
Des infrastructures qui ressemblent à un véritable dépotoir avec une insalubrité repoussante. Dans ce genre de stations, on retrouve un parc roulant d’une vétusté criarde, de vieux tacots, des épaves roulantes où le citoyen est fortement malmené. Une ambiance de désordre règne et la réglementation qui régit la profession est renvoyée aux calendes grecques, alors que les services de contrôle sont totalement défaillants et peinent à mettre de l’ordre.
Les taxis «victimes» d’une forte concurrence déloyale
La corporation des chauffeurs de taxis vit un malaise sans précédent. Elle n’a pas cessé de crier à une concurrence «déloyale» de tous bords, notamment des «fraudeurs» qui sont, désormais, les maîtres des lieux. Ils sont de plus en plus nombreux et exercent parfois dans l’interwilayas. Ces derniers ont improvisé des stations en plein centre-ville et à travers plusieurs quartiers.
À l’angle des rues Hassi Beïda et Tinjoub, du Champ de Mars, des clandestins, par centaines, transportent des passagers vers plusieurs communes de la wilaya d’El-Tarf, devant l’inertie déconcertante des services de sécurité. Mais aussi des «clandestins» chargés du transport en plein jour des habitants des nouveaux pôles urbains de Benaouda Ben Mostefa et Kalitoussa, sans être nullement inquiétés.
Les habitants de ces nouveaux pôles urbains vivent le calvaire du manque de transport sans qu’aucune solution ne soit trouvée. Le citoyen à Annaba peine quotidiennement à rentrer chez lui le soir. Des chaînes interminables sont observées dans la quasi-totalité des stations menant vers les différentes destinations. Les citoyens d’El Bouni, Sidi Amar, Berrahal, Draa Errich et Boukhadra, pour ne citer que celles-là, souffrent le martyr pour rentrer chez eux après une dure journée de labeur. D’autres moyens de transport sont, toutefois, préconisés par certains parlementaires. «Il faudrait activer le rail, notamment des trains inter-cités pour des trajets de moyenne distance», n’a cessé de proposer Mohamed El Hadi Tebessi, du parti HMS.
Depuis plusieurs années, le phénomène des vrais-faux numéros de taxis circulent librement et leurs utilisateurs sont parfois débusqués. Selon certaines indiscrétions, des bénéficiaires de licences de taxis attribuent leur seul et unique numéro à plusieurs exploitants de véhicules, majoritairement des fonctionnaires.
Tandis que la population du village montagneux de Séraidi subit toujours le diktat des chauffeurs de fourgons, en attendant toujours la mise en service de leur téléphérique, à l’arrêt depuis janvier 2019 suite à des intempéries.
Sa mise en exploitation est encore repoussée. Ainsi, le secteur des Transports dans la wilaya d’Annaba est à la traîne et c’est aux pouvoirs publics d’y mettre de l’ordre et un holà à cette anarchie qui n’a que trop duré pour une ville de l’importance d’Annaba.
Par : A.Ighil