Par : Hamid Baali
La population revit le scénario vécu ces dernières années, notamment pendant le mois sacré du Ramadhan, marqué par la disparition de la semoule, produit indispensable à la maîtresse de maison dans la confection de la galette croustillante pour accompagner les plats servis à l’heure du F’tour. En dépit de l’implication des pouvoirs publics afin d’assainir ce secteur dominé par des spéculateurs qui usent de moyens malhonnêtes, la semoule a disparu ces dernières semaines des étals des magasins et revendeurs agréés pour des raisons obscures.
L’Etat subventionne ce produit stratégique et fixe à 400 dinars le prix de vente d’un sachet de 10 kg et 1.000 dinars celui d’un sac de 25 kg. Dans la réalité, ces tarifs ne sont nullement appliqués par les commerçants confrontés au diktat des minotiers et grossistes. Nous avons effectué cette semaine une tournée dans plusieurs quartiers du chef-lieu de wilaya et les communes limitrophes de Belkheir, Héliopolis, Boumahra, El-Fedjoudj et Guelaât-Bou-Sbaâ et nous avons constaté de visu que la semoule avait mystérieusement disparu !
Ammi Messaoud, un sexagénaire retraité d’une société nationale, est catégorique : ” La semoule est disponible en quantité suffisante, elle est stockée dans des lieux retirés, par des marchands véreux avides de gains faciles ! Ces dernières la proposent en catimini à des pères et mères de familles à des prix exorbitants, à savoir 850 dinars les 10 kg et 1.700-1.800 dinars les 25 kg ! Imaginez la marge bénéficiaire de ces suceurs de sang des pauvres gens devenues leurs otages ! L’Etat doit sévir sévèrement contre ces spéculateurs qui se croient tout permis ! ” .
En revanche, il est utile de souligner qu’un minotier de la wilaya de Guelma approvisionne régulièrement les grandes surfaces par le biais de gros camions chargés de dizaines de tonnes de semoule. Ce produit est cédé au tarif officiel mais la vente se déroule à l’extérieur en présence des services de sécurité qui canalisent les files de clients. Cette démarche est encourageante mais elle ne répond aucunement à la forte demande de la population. Selon des citoyens qui se sont rapprochés de Le Provincial, ce sont les minoteries implantées dans diverses régions du pays qui seraient à pointer du doigt puisque la semoule produite portant une appellation de prénoms féminins, censée être de bonne qualité, est cédée à des prix qui donnent le tournis !