A lire la presse et les communiqués qui se sont tout à coup multipliés, c’est la numérisation à tout-va. C’est tout un branle-bas de combat… une course de vitesse : institutions, entreprises, associations, collectivités, tout d’un coup, c’est une course effrénée à la numérisation des activités… internes et externes.
Tout cela, après le « coup de gueule » du Président Abdelmadjid Tebboune lors de son dernier entretien avec des représentants de la presse nationale. Et, ça a l’air de marcher !
Etonnant, non ? Pourvu que ça dure jusqu’à ce que le virus de l’informatique métastase chez nos décideurs et opérateurs de tous les secteurs de notre vie… Et ce, avant que les phénomènes ChatGpt et Gpt-4 (modèle de langage créatif et collaboratif, exploitant les atouts de l’Intelligence artificielle générative), qui commencent à faire des dégâts, d’autant qu’ils ne sont pas encore au point), après Facebook, Instagram, TikTok et autres applications, ne nous envahissent et ne déforment encore plus nos connaissances, l’activité religieuse y compris, déjà si peu élaborées.
C’est donc tout le mal que l’on peut leur (les décideurs) souhaiter.
Mais, à mon humble avis d’observateur social, journaliste à certains moments de sa vie, ce n’est là, hélas, qu’une grosse fièvre passagère… tant il est vrai que le « phénomène bureaucratique », ajouté au refus de certains de nos décideurs de laisser échapper leur « pouvoir sur l’information et la donnée » et, avec un rejet quasi-viscéral par d’autres de toute innovation pouvant, selon eux, « perturber » l’ordre (le leur) social, reste bien présent dans les allées des pouvoirs.
L’informatisation des activités, la numérisation des documents (encore faut-il qu’ils aient été, au départ, bien archivés), afin que l’on ne se retrouve pas avec un cumul d’erreurs et l’exploitation par les outils modernes de la communication, ce sont là des exhortations récurrentes, déjà mille et une fois ressassées par les pouvoirs politiques successifs ; chacun à sa manière et avec le ton qui sied au moment T. Exhortations restées lettres mortes, sans échos et effets durables.
Jusqu’ici, seuls quelques secteurs ont franchi le pas avec succès. Vite et bien ! Et, un minimum de papier et de déplacements. Ne les nommons pas, pour ne pas faire de jaloux… Les citoyens lambda les reconnaîtront facilement.
Le branle-bas actuel risque donc, s’il n’est pas organisé et uniformisé, de n’être, une fois de plus, qu’une fièvre passagère, due beaucoup plus à la colère du Chef qu’à une volonté collective (et non plus individuelle) bien décidée à en finir avec le problème. Car problème et dangers… sociétaux, il y en a et il y en aura de plus en plus, avec le développement incontrôlé et difficilement contrôlable des outils de la com’ moderne.
Pour y faire face et, selon l’avis de la quasi-totalité des spécialistes (pas seulement les technologues, mais aussi les documentalistes, les archivistes, les journalistes…), il est temps de se pencher sérieusement et dans ses détails sur le Système national d’information… cette fois-ci numérique et non plus manuel (ce « Serpent de mer » que l’on essaye de capturer et de dresser depuis déjà des décennies !)… Grâce, peut-être, à un « Gendarme » national du numérique (pour coordonner, rassembler, réguler et promouvoir… parfois par des « coups de gueule »… la police étant faite ailleurs) regroupant, au niveau le plus haut de la hiérarchie administrative, tous les concernés… et ce, sans nomination ou rémunération précise.
Par : Belkacem Ahcene Djaballah