Par : Hamid Baali
Dans un passé récent, des boutiques offraient des prestations de service de choix à la population et elles étaient gérées par des artisans de père en fils qui veillaient jalousement à la préservation de cette activité ancestrale. En effet, les plombiers qui avaient pignon sur rue ne chômaient pas, ils se déplaçaient volontiers pour effectuer des travaux et des réparations à domicile. A cette époque, ils acceptaient n’importe quel travail et ne se faisaient pas prier pour se rendre à n’importe quelle heure de la journée chez leurs clients qui se plaignaient d’une fuite d’eau, de la défectuosité d’un robinet ou du chauffe-bain…etc. Ces derniers accomplissaient des merveilles et leurs honoraires étaient abordables. D’ autre part, les artisans chargés de la maintenance des réfrigérateurs, des machines à laver, des fourneaux de chauffage à gaz acceptaient la réparation à domicile et cela épargnait aux clients le recours aux camionnettes, aux manutentionnaires et à la fatigue. L’électricien était toujours disponible pour réparer une installation défaillante, installer des prises, des interrupteurs, placer des lustres car le travail était privilégié par tous les artisans.
Ces bonnes habitudes se sont estompées au fil des ans et des jeunes ont refusé catégoriquement de prendre la relève de leurs parents et grands-parents car ils estimaient que ces commerces qui n’étaient pas lucratifs occasionnaient d’indéniables contraintes. Ils ont changé d’activité pour se lancer dans l’informatique, le cybercafé, la vente et la réparation des téléphones portables, l’agence de location de voitures touristiques, le fast-food, la cafétéria et autres. Des dizaines d’ateliers d’électricité, de plomberie, de froid, de menuiserie, de serrurerie, de vitrerie, de peinture…etc., ont cessé leurs activités au grand dam des autochtones qui éprouvent des difficultés pour dénicher puis convaincre l’oiseau rare à opérer des réparations à domicile. Le père de famille est contraint de galérer plusieurs jours pour obtenir enfin un rendez-vous auprès de ces artisans dont les factures sont souvent salées. Celui qui habite au cinquième étage d’un immeuble devra se débrouiller pour déplacer et transporter un appareil électroménager auprès d’un réparateur installé dans un quartier périphérique ! Les stagiaires qui ont achevé leur formation dans les centres professionnels dans les filières plomberie, froid, chauffage, électricité, menuiserie, serrurerie, vitrerie, soudure… devraient saisir cette opportunité pour ressusciter ces métiers utiles et indispensables et qui sont désormais un créneau lucratif ! Il suffit de trouver un petit local et d’acheter la panoplie d’outils adéquats car l’investissement n’est pas onéreux. Des jeunes ont retenu la leçon et ont enfin compris que le travail manuel n’était pas dévalorisant, bien au contraire ! Ils ont acheté des camionnettes équipées de matériel et se déplacent au moindre appel téléphonique puisque des renseignements sont inscrits sur les portières de leurs véhicules.