Par : Hamid Baali
Devenue une importante métropole abritant plus de 180.000 âmes, la ville de Guelma a connu un boom économique ces dernières années grâce à la mise en place de divers programmes, toutes formules confondues, initiés par les pouvoirs publics. Plaque tournante entre les villes côtières de Skikda, El-Kala et Annaba et les wilayas de Constantine, Oum El-Bouaghi, Souk-Ahras et Tébessa, le chef-lieu de wilaya est un passage obligé. Bénéficiant d’un riche réseau de transport public urbain, inter-communes et inter-wilayas, la ville de Guelma n’a rien à envier aux autres métropoles dans ce domaine.
Toutefois, les infrastructures rattachées au transport des voyageurs sont inexistantes, au grand dam des usagers qui ne disposent pas de commodités adéquates. À titre illustratif, la gare routière sise à Bab Annaba, desservant de nombreuses localités de la wilaya et les destinations d’Alger, Annaba, Constantine, Sétif, Skikda et autres, est dans un état déplorable. Les voies de ce site sont de véritables nids-de-poule. Il n’existe pas de salles d’attente, de toilettes publiques, d’abribus, de structures d’accompagnement. Les autorités de la wilaya avaient inscrit une opération visant la réalisation d’une gare routière moderne, et ce projet avalisé par le gouvernement avait été confié à la direction des transports de la wilaya, maître d’ouvrage, au début des années 2000.
Une enveloppe financière de plus de 10 milliards de centimes avait été allouée pour la concrétisation de cette infrastructure, mais pour des raisons obscures, ce projet d’utilité publique a piétiné. Toutefois, ce dossier a été pris en charge il y a quatre années, puisqu’une entreprise spécialisée avait décroché l’appel d’offres et entamé les travaux.
Un cadre de la direction des transports nous a déclaré qu’une enveloppe de 44 milliards de centimes avait été débloquée par les pouvoirs publics afin de réaliser une gare routière moderne sur une superficie de 2,5 ha, jouxtant celle de Bab Annaba. Ce projet a prévu la concrétisation des quais, abribus, toilettes, salles d’attente, blocs administratifs, techniques et commerciaux, des cafétérias et un parking souterrain pouvant abriter 80 véhicules et conçu pour le stationnement et les manœuvres des autocars et bus.
Hélas ! Les travaux ont perduré, car selon des sources crédibles, le terrain affecté serait gorgé d’eaux souterraines ! A présent, l’infrastructure est en voie d’achèvement puisque des ouvriers procédaient à la mise en place de la menuiserie métallique et, contre toute attente, ces travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois pour des raisons indéterminées.
D’autre part, les voyageurs à destination de Belkheir, Boumahra, Bouchegouf, Souk-Ahras, Hammam N’Baïls, Dahouara et Oued Cheham sont pénalisés car ils ne disposent pas de gare routière.
Ils attendent les départs des bus à la cité Agabi, aux abords du siège de Radio Guelma, et ce, à la merci des intempéries, puisqu’il n’existe aucune structure d’accompagnement pour améliorer la qualité de vie des usagers. La gent féminine, les personnes âgées et les enfants en bas âge sont livrés à eux-mêmes, ce qui est aberrant !
La destination Khezaras, Aïn Sandel, Bouhachana et Sedrata, desservie par la RN 80, est logée à la même enseigne, sachant que les départs des bus et fourgonnettes aménagées s’effectuent à partir du boulevard jouxtant le stade Abda Ali, à la sortie de la ville. Les passagers ne disposent pas d’abribus, de toilettes publiques et de salles d’attente, et cette situation qui perdure dans l’indifférence totale est préjudiciable à la santé des usagers et à la salubrité.
Les services concernés sont interpellés pour prendre en charge ces attentes citoyennes, car il est primordial d’offrir toutes les commodités indispensables aux voyageurs qui sont souvent ballottés et marginalisés. L’État alloue des enveloppes financières conséquentes et il appartient aux responsables locaux d’assumer leurs responsabilités dans l’intérêt général, car le secteur des Transports à Guelma accuse des insuffisances avérées.