Le secteur du tabac semble secoué par plusieurs affaires. Après, la Staem, c’est autour de la SNTA (transformé en groupe dénommé Madar Holding depuis 2017, néanmoins ses usines au niveau local ont gardé l’ancienne appellation, NDLR) d’être frappé par une affaire de corruption impliquant certains de ses employés.
En effet, le juge d’instruction de la deuxième chambre du pôle pénal spécialisé dans les affaires de corruption, du tribunal de Sidi M’hamed, a ordonné le placement en détention provisoire à la prison de Koléa de dix employés de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) à Oran, et ce, dans le cadre d’une affaire de corruption.
31 personnes sont, pour leur part, placées sous contrôle judiciaire, alors que neuf autres ont été libérées.
Les mis en cause, a indiqué hier la chaîne de télévision « Ennahar », sont poursuivis pour des chefs d’accusation en lien avec la dilapidation de biens publics et à l’abus de fonction, des faits ayant causé d’importantes pertes financières au Trésor public.
Ils sont également poursuivis sur la base des infractions prévues par la loi n° 06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
Les mis en cause, une cinquantaine, ont ainsi été présentés, dans l’après-midi du lundi, par les éléments du Service central de lutte contre le crime organisé (SCLCO) de Saoula (Alger), devant le parquet du pôle pénal spécialisé dans les affaires de corruption relevant de la même juridiction. L’instruction s’est poursuivie jusqu’à une heure tardive de la nuit.
Aucune information officielle n’a été communiquée à ce sujet pour l’instant.
C’est la deuxième affaire relative à l’industrie du tabac qui est traité par la justice en l’espace de quelques jours seulement.
Il y a moins de deux semaines, des responsables de la Société algéro-émiratie des tabacs (STAEM SPA), une joint-venture spécialisée dans la fabrication et la commercialisation du tabac, ont fait face à des accusations similaires et à d’autres encore.
Selon toujours ce même média qui a rapporté l’information, c’est le premier responsable de cette entreprise qui a été arrêté pour des faits en lien avec la corruption, mais aussi pour des accusations de « blanchiment d’argent », « enrichissement illicite » et de « violation de la réglementation relative au change et aux mouvements des capitaux de et vers l’étranger ».
Il s’agit, plus concrètement, de soupçons de transferts illicites de capitaux vers les Emirats arabes unis.
Selon des informations, le principal accusé dans cette affaire aurait acquis, par le biais de fonds douteux, plusieurs biens immobiliers dans les quartiers les plus huppés d’Alger.
Dans ce premier dossier, le juge d’instruction avait également ordonné son placement en détention provisoire, tout comme d’autres suspects impliqués dans la même affaire.
Avec ces deux opérations simultanées visant des entreprises importantes — l’une publique, l’autre à capitaux mixtes —, la justice algérienne semble mener une offensive contre la corruption dans le secteur du tabac.
Par : Elyas Abdelbaki









