Les quelque 1.100 travailleurs de l’Entreprise Portuaire d’Annaba seront appelés, ce jeudi, au niveau de la gare maritime et la capitainerie du port, aux urnes pour le renouvellement de la composante de leur bureau syndical qui les représentera en toute légalité devant leur employeur, conformément à la loi 23-02 du 25 avril 2023, relative au droit syndical.
Une liste de 35 candidats, dont 8 faisant partie du personnel navigant, a été approuvée par l’Union locale UGTA d’Annaba. Il est à noter que ces derniers jours le Port d’Annaba est entré dans une zone de turbulences qui est intervenue juste après la désignation du tout nouveau directeur général par intérim de l’Entreprise Portuaire d’Annaba (EPAN), Ali Boularès. Ce dernier a été confronté, ces derniers jours, à la grogne de ses 1.100 travailleurs. Une grève surprise déclenchée, ce dimanche, a poussé la direction à la négociation.
Cette situation a valu la convocation d’une réunion d’urgence entre direction et représentants syndicaux pour trouver des solutions à ce débrayage inopiné au niveau du port commercial d’Annaba. Après discussions et concertations, un procès-verbal a été établi qui a porté essentiellement sur plusieurs revendications salariales des travailleurs qui datent, pour certaines, de plusieurs années. Ainsi, il a été réclamé une revalorisation salariale de 6% du salaire de base avec effet rétroactif à partir du mois de février 2023, lié aux résultats financiers de l’entreprise de la même année.
L’entreprise du port devrait soumettre au Conseil d’administration cette préoccupation et prendre en compte l’indice financier de l’année 2023. La revalorisation concerne, également, l’ajustement de 0 à 5%, prévue pour le mois de juillet 2024 et qui a été fixée à l’indice financier relié à la masse salariale et la valeur ajoutée qui ne doit pas dépasser les 60%.
Autre point de discorde, longuement débattu, concerne la prime du 13e mois que le Syndicat considère comme une prime facultative et ne s’impose aucunement à l’employeur. Selon la législation en vigueur, la prime dite du 13e mois n’est ni fixée, ni imposée par la loi n°90-11 du 21
avril 1990, relative aux relations de travail. Il a été décidé de procéder au recours à la Commission nationale et aux instances judiciaires. Selon les représentants syndicaux, cette réunion cruciale pour les travailleurs qui n’ont cessé de revendiquer ces revalorisations salariales, auxquelles la direction a donné ses assurances pour leur satisfaction. Le nouveau bureau syndical élu doit prendre en compte ces réclamations salariales au sein de l’EPAn. Elles coïncident avec un contexte chargé de défis stratégiques et d’opportunités économiques majeures pour le port. Il en est ainsi du projet-phare de la construction du quai minéralier, un ouvrage colossal à l’intérieur de l’enceinte portuaire. Avec une livraison prévue pour 2026, le quai minéralier promet d’apporter une transformation majeure à l’économie locale. Il devrait créer quelque 500 emplois directs dans la phase de construction, tout en générant des centaines de postes supplémentaires dans les secteurs liés à l’exploitation et au commerce des produits phosphatés.
Par : A Ighil